-- La figure dans le paysage (Paris 8) » 2009 » février

Archives février, 2009

Un regard intérieur – dérive du 18 janvier

Article publié le : Samedi 28 février 2009. Rédigé par : Lavinia Raican

Ferry boath sur Danube

Ferry boath sur Danube

Lors de la promenade du 18 Janvier. Il faisait assez froid ce jour là, je me rappelle. Comme Julie, j’avais les mains gelées, que je ne pouvais presque pas prendre des photos.
Nous partons du 104 et traversons les rues désertes, dans notre petite aventure hivernale. Par ici par là les immeubles gardent la trace des autre immeubles disparus. Ici, a été une fois….. mais l’espace est vide. Il n’y reste que la structure dessinée sur les murs voisins. Comme dans le film de Christian Boltanski. Là ou la bombe à tombée, l’immeuble n’existe plus. Enfin, nous arrivons au canal. Petit à petit je commence à me réchauffer en marchant. Je ne suis jamais passée par là, mais le paysage m’a l’air familier. Comme un Don Quichotte contemporain, le petit Canal St Martin au cœur de la ville, prend pour moi des dimensions d’un fleuve immense. C’est mon Danube natal qui défile sous nos yeux. Le vieux fleuve coule ses vagues endormies dans une marche ininterrompue, emportant avec lui nos désirs les plus enfuis. C’est décidé. Ce soir, nous allons tout simplement noyé nos peurs dans l’eau boueuse….. «Viens, mon amour, on va jouer au « Solitaire » sur la rive droite du notre cœur…» Je marche à Paris et mon regard est ailleurs. Paris est là, mais la dérive est à l’intérieur, sur la falaise de mon adolescence.
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dérive

Article publié le : Samedi 28 février 2009. Rédigé par : Margot Jayle

À travers les vitres, rue de Tanger, les rideaux aux couleurs pastel, nous regardent partir sous les voiles Riquet, c’est déjà le Canal. Bruits métalliques des boules sur le sol caillouteux, un groupe de messieurs aux cheveux grisonnants, émettent des sons criards et confus. Moqueries et railleries semblent de paire, on dirait des canards. L’un d’entre eux crache. Au bord de l’eau, la rotonde de Ledoux demeure statique, malgré les lumières rouges du cinéma qui l’éclaboussent et l’agacent.

En descendant du pont, une petite fille essaye d’expliquer son chagrin en anglais. Ses pleurs sont contraints. C’est difficile, elle ne veut pas tomber et l’escalier est abrupt. Elle doit, dans l’effort, négocier entre les mots et la peine qui l’envahit. C’est tout en même temps, c’est confus, comme des pots de peintures qui se mélangent. Elle a peur. Sa grand-mère est pressée et ne veut pas essayer de comprendre quoi que ce soit, sur le pont qui tangue. C’est vertigineux. Le bar Ourcq est fermé. C’est l’hiver. It all looks lonely…

Un lambeau de tissus mouillé sur le sol esquisse une direction, c’est le début de la rue Colmar. Derrières les grillages, en face des jardins, des femmes travaillent sans parler. Les panneaux de signalisation laissent le choix de tourner à gauche ou à droite. On tourne et contourne chaque pâté de maison un à un, c’est comme un jeu. Dans les ruelles, nous sommes des perles qui glissent sur un fil enroulé à l’infini.

Au-dessus de nos têtes, le pont est vieux et tout rouillé, débris inerte, cadavre du périphérique extérieur. L’eau est verte et trouble, sans reflets. Heureusement, les feux rouges de la Villette se dédoublent sous la galerie de l’Ourcq. On entend le chant des baleines et des enfants. Le manège tourne avec frénésie comme un soleil en plein hiver. Au sol, des boules géantes et des sapins, un enfant court en criant : « alerte rouge, alerte rouge ». L’eau du canal frétille. Un monde en ébullition vit sous l’eau.

Des gouttes tombent sur les graviers, de la fumée à l’horizon, on entend les voitures qui roulent sur des ponts suspendus. Les grands moulins de Pantins ronronnent au milieu des troncs d’arbres coupés et encerclés de rouge. Je monte le petit escalier. Pas plus de temps pour regarder, c’est une dérive au pas pressé. Au carrefour, c’est un fourmillé humain, les têtes tournent dans toutes les directions. Les voitures essayent d’avancer. Il y a des perruques dans les vitrines et des 2ooo écrits partout. Nous cherchons un café pour nous abriter. De l’autre côté du boulevard, un homme regarde fixement un poulet broché qui tourne sur un axe.

Quand les souvenirs ressurgissent des murs…

Article publié le : Vendredi 27 février 2009. Rédigé par : Véronique Godec

104, rue d’Aubervilliers, Paris, un monde à part dans un quartier qui semble avoir cessé de vivre avec ces immeubles délabrés semblant appartenir à un autre temps, à une autre époque… Je traverse des rues, mortes, grises et noires : je me retrouve comme dans un film en noir et blanc. Le temps amplifie d’ailleurs cet atmosphère morose… J’ai dit morte, non pas tout à fait, je croise quelques gens et un chihuahua… C’est amusant de voir un chihuahua à ma droite et de lire à ma gauche une pancarte : «  Défense d’uriner  ». Je marche tout droit jusqu’à ce que je me retrouve en Bretagne. Devant moi, la mer, des bateaux et des mouettes qui guettent les éventuels poissons que le restaurant «  La Criée  » n’aurait pas réussi à faire manger à ses clients… Poissons pas frais ? Je ne sais pas. Je longe le quai, je trouve que l’image est belle : des mouettes volent au dessus de l’eau et sont posées sur des bouées. Dommage que je ne l’ai pas pris en photo… La Bretagne avec ce temps gris et son atmosphère maussade. La vue de ce paysage me fait penser à la mort mais aussi au passé qui n’est plus et ne reviendra jamais…
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David Belle: le Parkour, art urbain néo-situationniste

Article publié le : Samedi 21 février 2009. Rédigé par : Liliane


Parkour de David belle
envoyé par airmout

«J’ai découvert David Belle a travers B13, et j’ai eu la chance de le rencontrer et travailler avec lui dans Babylon A.D. J’ai découvert un homme qui a élevé son art à un niveau international malgré lui. Cette situation le dépasse et le motive. Le Parkour est pour moi l’enfant naturel du Break dance, et cache une véritable pensée et un mode de vie proche des arts martiaux. David est discret et réservé, il n’aime pas avoir à s’expliquer sur ce qu’il fait et ce qu’il recherche, c’est un travail intérieur qu’il s’impose au quotidien, tout comme son père lui a appris. Des jeunes du monde entier découvrent ce nouveau moyen d’expression urbain et découvrent leur propre capacités et limites. On a tous voulu voler, bondir, et redevenir animal. David l’a fait. Je pense que dans quelques années, on se souviendra de lui comme on se souvient aujourd’hui encore des fondateurs d’art martiaux tel que le Karaté et le Judo. Après l’ITW, je vous invite pour ceux qui ne connaissent pas encore à apprécier en image ce qu’est le Parkour de David Belle.» Mathieu Kassovitz


Bibliographie

3. Thierry Davila: «Bodies citie in Mobilisable, Paysages technologiques, 3 décembre 2009

… dérive dirigée

Article publié le : Vendredi 20 février 2009. Rédigé par : Cindy Theodore

Le 18 février 2009, à 16h39 la dérive commence rue d’Aubervilliers. Il fait froid. Je me rends compte alors que je n’ai pas la tenue adéquate pour dériver. Je pense trop au froid. Puis, une chose attire mon attention. Une façade d’immeuble peinte en trompe l’œil fait l’angle de la rue Riquet et de la rue d’Aubervilliers. L’atmosphère du coin ne m’inspire pas grand chose. Les immeubles sont tristes et le temps est gris. On croise des gens, des habitants du quartier dans les rues. Le tempo de la dérive s’accélère. Peut-on dériver en marchant vite? Nous déambulons dans les rues, traversons des passages cloutés…pour regarder quoi? rien de passionnant.
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5e projet LMA. 18 février 2009. Dériver.

Article publié le : Mercredi 18 février 2009. Rédigé par : Gwenola Wagon

au CENTQUATRE. La conférence sur la dérive psychogéographique de Vanessa Theodoropoulou commencera à 15h 30 au CENTQUATRE (104 rue d’Aubervilliers / 5 rue Curial 75019).
Nous partirons pour une dérive SILENCIEUSE en direction d’Aubervilliers ; nous croiserons le canal Saint-Denis en passant par des espaces labyrinthiques jusqu’aux Laboratoires d’Aubervilliers.
Pendant cette dérive nous glisserons à l’écoute des paysages traversés.
Le parcours se clot par une séance d’écriture où chacun pourra transcrire les expériences et idées qu’il a pu vivre pendant sa traversée.
A l’issue de cette promenade, les textes seront publiés en relation avec le dessin du parcours enregistré avec un appareil GPS.

Dériver, pour une expérience d’écriture. Mercredi 18 février, à partir de 15h 30
La dérive situationniste est décrite par Guy Debord comme vague et plaisanteDériver provoque dans l’esprit du lecteur tout à la fois une idée, une sensation, un mouvement et prête à de nombreuses interprétations. Aujourd’hui, interprétations et projections sur ce terme ont permis à de nombreux artistes et penseurs de se reconnaître dans les écrits des situationnistes et de s’identifier à la figure du psychogéographe. Chacun s’est pensé potentiellement psychogéographe, ne serait-ce qu’en imagination, tendant à diluer et à rendre vague les mots de dérive et de psychogéographie.
D’autre part, la dérive est plus une pratique solitaire ou fusionnelle que collective (elle se pratique entre amis et à moins de dix). Pour qu’il y ait dérive il faudrait aller le plus loin possible dans l’idée de perte de soi, prendre le temps d’une journée entière, ivre du territoire traversé; car l’ivresse se prolonge dans l’ivresse du mouvement, dans l’agréable sensation d’un territoire dont les contours perdent leur définition jusqu’à se fondre entre eux. Les rues peuvent sembler soudainement déplacées et nous faire perdre le sens de l’orientation. A l’image de population vivant dans des territoires si limités que l’ivresse est le seul moyen d’étendre le paysage, d’en pousser les limites et de ressentir cette impression jouissive d’infini (sensation de chuter, et de lutter contre l’apesanteur). Les univers-îles sont comme des plaques tournantes. Les quartiers sont mobiles. Les arrondissements changeraient de place et d’axe, présentant un mouvement permanent et régulier, faisant tourner les rues comme on ferait bouger des verres dans une séance de prestigitation.

Gwenola Wagon

L’hypothèse des plaques tournantes en psychogéographique

Article publié le : Mercredi 18 février 2009. Rédigé par : Liliane

«Natifs ou immigrés, visiteurs d’un jour ou résidents d’une vie, usagers par plaisir ou par nécessité, [les Parisiens] sont trop occupés à composer le mouvant visage de la ville pour réfléchir à sa forme. [...] il s’agit pour eux d’habiter l’époque, plutôt que de l’interpréter ou de la transformer. En cela, sans le savoir ni s’en soucier, ils sont devenus situationnistes: du moins ils suivent ce que Guy Debord appelait les “pentes psychogéographiques de la  dérive” et participent à la “localisation des unités d’ambiance”.» Emmanuel  Wallon, «Scène-sur-Seine, Géographie culturelle d’une capitale».  Télécharger le texte en pdf

Notre dérive situationniste du 18 février 2009, s’est délibérément placée sous le signe de l’expérience de «l’hypothèse de la plaque tournante en psychogéographique» dont l’un des modèles architecturaux est  la Rotonde de la Villette et à partir de laquelle nous avons débuté notre déambulation le long du bassin de la Villette, puis du canal de l’Ourcq. Nous avons décelé une suite possible de cette plaque tournante sous quatre autres figures:  les anciens magasins généraux, le Parc de la Villette, ses Folies et  sa bicyclette surdimensionnée ensevelie dans le sol, les Grands Moulins de Paris.
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Hye-Young Seon: Paysage urbain

Article publié le : Jeudi 12 février 2009. Rédigé par : Hye-Young Seon


Hye-Young Seon, Untitled, 2008

Quelques intentions de ces images
J’ai posé la caméra dans un endroit sombre, désert, urbain, bruyant. J’ai fait un jeu qui consistait à délimiter, découper l’espace, à fabriquer des gestes, des signes, des signaux de l’espace urbain. Ainsi l’espace froidement urbain serait-il vivable?

Le faux-mignon

Article publié le : Samedi 7 février 2009. Rédigé par : Noëlle Lieber

Bonjour Liliane,

Après avoir suivi l’excellent cours de Marion Laval-Jeantet j’ai pu trouver une problématique assez spécifique sur quelque chose qui m’intéresse. Voici un titre possible de ma recherche : Le « faux-mignon » ou comment quelques artistes contemporains s’approprient, utilisent et détournent des scènes romantiques et des motifs floraux pour créer de nouvelles significations. Quelques mots clefs : Arts Décoratifs, Contes de fées, Cruauté, Décalage, Genres, Mignon, Motif, Rococo, Scènes bucoliques, Violence.
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Anne Berger: l’université sous conditions

Article publié le : Samedi 7 février 2009. Rédigé par : Liliane

L’université sous conditions. Anne Berger in
http://philosophie.blogs.liberation.fr/noudelmann/2009/02/luniversit-sous.html#more

Dans une tribune de Libération en date du 27 janvier 2009 intitulée «Ce que je veux dire aux enseignants-chercheurs», Valérie Pécresse cite trois mots empruntés à Jacques Derrida («professer, c’est s’engager»), à l’appui de ses propos. Trois mots tirés de leur contexte, et surtout pas plus de trois ! La citation, extraite de L’Université sans condition, conférence prononcée par Derrida à Stanford en 1998, et publiée en 2001 chez Galilée, est bien sûr  tronquée, évidée, détournée.
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