-- Observatoire des nouveaux médias » 24e conférence

Frénésie électronique comme forme d’amour

Article publié le : mercredi 30 décembre 2009. Rédigé par : Daniel Varotto

Un travail intersection, bricolage et croisement consécutif entre plusieurs médias: la photo est lue par l’écran dont l’image est remise en forme par le montage pour en suite être captée à nouveau par la caméra. Des écritures sur des écritures dans une mise-en-abîme vertigineuse depuis sa diffusion. Le Corps Numérique nous présente cette superposition à partir de clichés du physique humain. Son achèvement pictural est donné par l’intensité des différentes couleurs, vitesses et fréquences même du signal vidéo qui interrompent et qui redéclenchent l’image.
http://blog.technart.fr/1999/03/25/ncorps/
Une lecture compulsive comme celle des «gifs» animés, séquences d’images statiques qui se trouvent en boucle infinie, totale frénésie et nervosité. Tempo et Pause.
http://www.technart.net/TempoEPauseOrdinaryMadness/tempo-e-pause-ordinary-madness.htm
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Jacques Perconte, Pauillac-Margaux.

Article publié le : mercredi 30 décembre 2009. Rédigé par : Eunhee Choi

Jacques Perconte, Pauillac-Margaux, photos numériques, avril 2008, Paris.
Jacques Perconte est un artiste qui travaille sur les images, les notes et les mouvements de 1995 jusqu’au maintenant. Ses œuvres nous montrent le thème de la nature, l’art, la lumière, et le son de quotidien. Il a eu beaucoup d’expériences dans les domaines artistiques : peinture, vidéo, arts plastiques, cinéma, design. Ce qui signifie qu’il a beaucoup expérimenté dans des différentes domaines.
Personnellement, ces œuvres nous donnent une impression de voir une photo numérique en guise d’une peinture impressionnante d’un paysage, un impressionniste qui veut prendre les couleurs du temps changeant, changé et changera.
«Le pictorialisme n’est qu’une exagération de ce que la photo pense d’elle-même.» (1) Barthes.
Perconte retravaille sur les images prises par le caméra en réinventant à un autre espace du temps ou de l’imagination. Comme si notre rêve caché parle plus des choses que les choses visibles en réalité. Alors, la distinction du réel, et de l’irréel n’a pas de sens dans ses images créées, car le réel est touché par la sensibilité palpable de l’artiste, l’irréel est devenu désormais comme un «réel» rêvé. Donc, j’ai pensé au thème de la «vitesse» et du «moment», de la double réalité en tant que vécu de l’artiste, comme si l’artiste donnait existence à une autre vie dans la réalité des choses. La photographie transforme le sujet en objet, l’objet en sujet par le «toucher» de l’artiste, puisque tout travail artistique est lié au «doigt» (2), le cerveau fonctionne tout en faisant revivre le cœur.
Il est intéressant de voir toutes ces couleurs, ces pièces, comme des pixels sur l’ordinateur;  les pièces s’assemblent sur son image pour renaître à une autre image du paysage. Il joue avec ou bien contre la technologie. Sur son image, il existe parfois les paysages, parfois des gens qui passent. Dans les photos d’images nous trouvons des moments par la vitesse. Parce qu’il fait sortir les couleurs des pièces, après coup, ces couleurs deviennent des images de leur forme. Nous retrouvons les images, les couleurs et les vitesses à un moment donné dans sa nouvelle image inventée, ainsi tous les moments qu’on a vécus dans le monde  restent toujours sur ses photos numériques. Son travail laisse la trace d’expériences personnelles ou bien intimes.
Eunhee Choi

(1) Roland Barthes, La Chambre claire, Note sur la photographie, éd. Gallimard, 1980. p.55.
(2) ibid., op., p. 32,  «ce qui est lié au déclic de l’objectif, c’est le doigt »

Pixels, couleur, peinture numérique – Jacques Perconte

Article publié le : samedi 12 décembre 2009. Rédigé par : Marco Calderon

L’œuvre de Jacques Perconte est très intéressante, c’est une proposition très expérimentale, innovante à tous points de vue, surtout en terme de création avec de nouveaux médias. L’essentiel de son travail présente une esthétique numérique très expérimentale, il utilise particulièrement la programmation multimédia. Pour la réalisation de ses travaux, il jongle avec divers procédés tels que la vidéo, la photo, le son, la musique, le net art, l’installation. Dans ce sens, il développe un discours artistique contemporain. Il développe un projet sur la transformation du paysage de films, à partir de l’expérimentation de compression vidéo et la déformation dans le temps. Ce travail est très plastique, il se rapproche de la peinture impressionniste (Monet) en couleur et en lumière. Mais c’est une proposition bien plus innovante, qui déforme et transforme l’image en mouvement. La dégradation des pixels dans le temps génère des textures dans le paysage de la vidéo. Il joue avec la lumière, la couleur, la palette de pixels. Il développe une autre esthétique très abstraite, par  le biais d’algorithmiques qui font évoluer l’image.
http://www.noeze.com/
Perconte est un artiste qui fait de la création, de la recherche et qui développe son travail par une esthétique numérique.
Marco Calderón

La fragmentation

Article publié le : mercredi 9 décembre 2009. Rédigé par : Ming-Chun Tu

L’artiste Jacques Perconte a complètement bouleversé et expérimenté les images numériques. La question de l’esthétique des images numériques n’est plus une question technique et matérielle ici. Les inventions dans l’image numérique (photos et vidéo) se portent essentiellement  sur la qualité de l’image: le pixel est plus fin, plus net, on arrive à montrer exactement ce que l’on voit. Au contraire, cet artiste prend en compte la négativité de l’image numérique dans son travail: image déformée, dégradée, décalage entre le son et la vidéo, image vidéo fragmentée et saccadée. La méthode de travail de cet artiste (refilmer l’image sur un écran) donne un style de film très particulier et unique. Elle questionne notre point de vue sur les images numériques, quelle valeur et quelle importance leur accorder? Car, pour n’importe qui, il n’y a plus de difficulté à fabriquer autant d’images. Le vrai problème est comment construire un ensemble de travaux très personnels et originaux, comment expérimenter les images et les idées et trouver une esthétique personnell? Dans les vidéos de cet artiste, je ne vois aucune image claire et nette, que des images floues, des traces, des morceaux de lumière et de couleurs. L’environnement de la vidéo est comme un rêve, des fragments de mémoire. Le montage et le son augmentent cette perturbation et ce décalage. On n’est plus dans l’image réelle, on est plutôt dans une peinture abstraite ou un dessin ou une gravure, mais en même temps ce sont des images originales, filmées. Je pense qu’il a complètement renversé l’histoire de l’art entre la peinture et la photographie.
Ming-Chun Tu

Scintillement incessant, étonnant point d’intersection entre refus et désir

Article publié le : mardi 1 décembre 2009. Rédigé par : Hwajin Lee

Parmi les œuvres que j’ai appréciées pendant la conférence de Jacques Perconte, son travail vidéo m’a le plus impressionnée. En effet, je ne sais pas si c’est à cause de cette impression originale et analogique procurée par son travail ou à cause des quelques sensations désagréables que j’ai ressenties (mal aux yeux et mal à la tête) ou encore, à cause de l’attitude sereine de l’artiste, comme si tout cela avait été fort bien calculé, j’ai lutté continuellement contre mon désir d’apprécier son travail, car, physiquement, je refusais ces images scintillant sans arrêt. Ces images présentant des personnes sont filmées de manière originale, leurs visages étant trop rapprochés de la caméra et déformés par la courbure de l’écran. On assiste aux mouvements de gigantesques pixels qu’on peut apercevoir d’ordinaire lorsqu’on visionne les images d’un fichier vidéo de basse qualité. Des carrés sont disposés ou troués, de manière irréelle, parfois sur les visages, parfois dans l’espace.
Le scintillement de l’écran provoque également une certaine forme de vertige, comme si un écran blanc avait été ajouté entre chaque séquence. Mon corps refuse de contempler cette œuvre… Je suis curieuse de savoir s’il existe, en art contemporain, d’autres exemples de travaux artistiques qui volontairement visent ce type d’effets. Je ne connais pas exactement l’intention de Jacques Perconte, cependant, étant donné que les spectateurs sont davantage marqués par la fatigue de leurs yeux que par le travail de l’artiste, je m’intéresse de plus en plus à cet effet.) Alors que la salle de conférence était saturée de ses effets empêchant notre regard de se détourner, j’ai scruté les autres participants. En observant les visages éclatants de ces gens, j’ai réfléchi au point d’intersection surprenant existant entre l’appréciation d’une œuvre artistique et le refus érigé par notre corps. En effet, comment l’artiste peut-il contrôler son travail en le situant entre un effet artistique et l’acceptation physique des spectateurs?  Le travail vidéo de Jacques Perconte, réunissant tous ces éléments et combinant parfaitement l’ambiguïté, le vertige et différents scénarios incertains envahissant l’écran, demeurera pour moi une expérience artistique particulièrement inoubliable.
Hwajin Lee.

Jacques, Percontesque

Article publié le : mardi 1 décembre 2009. Rédigé par : Hande Dosemecioglu

L’alignement des pixels comme les notes dans une partition de la sonate de Beethoven, donne forme à des images abruptes. Le pionnier de l’écriture pianistique du 19e siècle, souffrant de la surdité, prépare l’évolution vers le Romantisme, fait preuve d’une modernité grandiose et a quelque chose de merveilleux, indépendamment de la beauté et de l’originalité de ses idées et de la manière ingénieuse dont il les rend. Et aujourd’hui, les artistes revendiquent cette beauté qui est plaisante à l’«œil» et la convertit afin de plaire directement a l’âme. Le montage hypnotique de Jacques Perconte est une invitation à creuser au-delà de ce qu’on voit sur la surface. Le pixel, le carré qui était l’outil décoratif dans Poptronics devient ici le thème du projet de l’artiste. Ce carré aide à ordonner l’écran mais répand le chaos. «L’énergie d’une déambulation intime s’offrant à l’imagination en changeant constamment la nature de sa focalisation.»
Lors de la démonstration  de ses vidéos, un autre carré m’a intrigué dans la salle, le carré du panneau sur lequel est marqué Bernard Stiegler sur un fond blanc. Ce blanc reflétait l’image qu’on voyait sur la projection.  A partir de ce moment-la, il ne s’agissait plus de représenter quelque chose, mais de construire les objets de la «représentation». Ce blanc, ainsi que j’ai décidé de l’appeler, est une allégorie, une personnification de l’œuvre de Perconte (1).  Cet espèce de mise en abîme accentue l’intensité et la tension qui existent dans son travail. Cela évoque l’idée de «réel-virtuel».
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Jacques Perconte, un peintre contemporain?

Article publié le : mardi 24 novembre 2009. Rédigé par : Elena Calagna

Jacques Perconte fait partie de cette génération d’artistes qui ont vécu l’euphorie technologique des années 90 grâce à la diffusion de l’internet. Cet artiste, intéressé à la photographie et à la vidéo, a commencé à explorer les nouvelles possibilités fourni par le net. A partir de 1996, il réalise ses premières vidéos pour le web en exploitant les limites technologiques du réseau même: il filme un écran d’ordinateur où des images en mouvement sont chargées sur une page internet, mais à cause des temps de chargement nous assistons à la disparition de l’image initiale en un flux mouvant presque hypnotiques.
En 2001 il réalise Phex
pour le Centre de danse de Pantin où il filme deux danseuses avec trois caméras. Le thème est celui de la dispute, du jeu. Après avoir retouché les images et recréé une animation, il la filme à nouveau. Cet artiste qui aime filmer des écrans, fait presque disparaître la danse, les corps, pour affirmer le rôle de l’image numérique dans la vidéo. Car son intérêt réside dans l’affirmation de l’image numérique dans son élément base: le carré du pixel.
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Jacques Perconte. Notes, mouvements et images.

Article publié le : lundi 23 novembre 2009. Rédigé par : Adriana Pessolato

Un rythme cassé d’un clignement discontinu, d’un flux d’images qui n’ont pas forcement des références. Une séquence d’images, dite « corps ». Un corps qui ne se restreint pas à la forme humaine et qui bouge dans le cyberspace. Une série de réflexions sur l’image picturale et les pixels.

La création d’un corps numérique par la déformation est donnée par le temps. Le temps est un élément fondamental. L’ingrédient de transformation, de déformation, et d’intégration. En variant le temps on arrive à la séquence déformée, rythmée dans la danse entre fond et forme.

Le temps c’est l’élément responsable pour les opérations de transformation. L’artiste Jacques Perconte et Poptronics l’utilisent comme un outil. Sa manipulation permet les variations de rythme, modulations de son et ainsi la construction d’une image conjugué avec la séquence donnée par la vidéo, comme par exemple dans Paris, sans titre 008. On y retrouve des images faites à partir de la séquence vidéo, un exemple du rencontre entre pictural et pixel, produit à partir d’un mouvement dont l’accélération a joué un rôle créateur.

Épreuve de la discontinuité, les vidéos présentent des séquences cassées à travers d’un clignotement. C’est une recherche qui se dirige vers une proximité de la réalité vécue, dont le temps n’est jamais continu. Les images démasquent l’illusion de la continuité.
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Jacques Perconte

Article publié le : dimanche 22 novembre 2009. Rédigé par : Kamal Khati

Jacques Perconte est l’un de ces artistes qui aiment s’aventurer dans les thèmes les plus complexes, fascinants et inépuisables. Ses thèmes favoris sont le corps, le paysage et la couleur. Pour cela, il adopte une approche qui s’appuie sur le support numérique mais bien avant qu’il s’investisse dans le numérique, il a touché à la peinture, la musique, la photographie et le cinéma. Ces deux derniers sont les deux médiums les plus «usagés» dans son travail. Ses films et ses photos n’ont pas un but passif. Ils ne sont pas créés pour être admirés ou conservés mais pour répondre à une problématique et ouvrir le champ à d’autres questionnements. Ce qui rend sa démarche purement expérimentale. Par ailleurs, le sujet qui a attiré le plus mon attention est l’art à travers Internet. Avant même que cette conférence ait lieu, je me suis toujours demandé, au vu du déploiement et de la conquête que mène Internet, est-ce que les musées disparaitront un jour? Est-ce que l’image virtuelle remplacera l’image réelle?
Etant, évidemment, impossible qu’une œuvre de grand format soit relayée par une image compressée sur un écran de 15 pouces en moyenne, Perconte s’est ingénié à restituer à l’œuvre la vertu de sa grandeur et a créé ainsi un site où sont diffusés des tableaux avec leurs tailles originales. Ce faisant, comme l’œuvre est supérieure à l’écran, le visiteur doit naviguer avec sa souris afin de pouvoir la visualiser de bout à bout. Mais bien que le problème de la dimension soit réglé, pour autant, celui de la qualité plastique du tableau ne pourrait pas l’être. Il n’y a qu’à vous imaginer en train d’admirer la Joconde dans la salle des Etats au Louvre, puis sur un écran d’ordinateur. Cela n’aura pas le même effet visuel ni sensuel. Tout compte fait, le rapport entre le corps et l’image du corps reste, pour ma part, illusoire dans la mesure où il n’est ni exclusif ni inclusif. L’image constitue le reflet d’un sujet mais elle est loin d’incarner son double.

Kamal Khati.

Jacques Perconte : presque tout en numérique.

Article publié le : dimanche 22 novembre 2009. Rédigé par : Cindy Facon

Jacques Perconte, plasticien aux multiples facettes est l’un des premiers artistes du Net’ art, «pionnier discret de ce mouvement (le genre à oublier de signer ses œuvres ou à défendre un art partagé) n’est pas resté inactif (…). De conférences en performances, il traque un certains sens de l’histoire dans ses images passées au tamis du Net», extrait du Net, http://www.poptronics.fr/Jacques-a-dit-I-Love-You.
Ce Net’ artiste cherche avant tout à produire des images hybrides. Il cherche à partager. Et joue avec les technologies de notre monde. Il les manipule pour leur transmettre ses propres interprétations de la nature, de ce monde, de l’art, de la lumière, du son. Pour ma part, je suis tombée sous le charme, et plus particulièrement d’une œuvre présentée à Pessac en 2004, I Love you. A la fois, performance, œuvre internet, l’artiste met en place une forme poétique dans cette quête du corps. Cet artiste français du Net’ art expose une certaine recherche de l’amour par le biais d’«images-traces». Cette étude de l’amour se définit par le code, la matière comme un retour aux sources.
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