09. Hervé Graumann : Matrix

Mercredi 2 avril 2008

Conférence (présentation par Jean-Louis Boissier)
18h30, Amphi Bachelier, Ensad 31 rue d’Ulm 75005 Paris


Hervé Graumann, enigmatic sequence, 2003
Ilfochrome print mounted on aluminium – 107 x 107 cm.
http://www.graumann.net
http://www.raoulpictor.com

« (…) le vrai outillage d’Hervé Graumann n’est ni le pinceau ni la peinture ni un ordinateur ou quelque moyen d’expression enseigné traditionnellement aux beaux-arts. Son travail repose surtout sur une brusque alternance de regard et de perspective, ou encore sur des moyens d’expression teintés d’humour et d’ironie, qui lui servent à aborder tant la réalité que des questions concernant la philosophie de l’art. (…) » Andreas Meier, extrait de la préface in Monographie Hervé Graumann, Bärtschi-Salomon Editions.

« (…) La logique spécifique d’un média — langage, écriture, image, espace — ouvre une brèche à de nouvelles perspectives au sein d’un autre média. Hervé Graumann ne recherche pas de synesthésies — pas non plus dans la rencontre, probablement unique sur le plan historique, d’une pensée transdisciplinaire avec les moyens techniques d’un ordinateur comme média universel pour le calcul, le texte, l’image, l’image en mouvement, le son et l’instrument de commande pour leur interaction. Il introduit chaque fois des modes de penser spécifiques qui agissent comme transformateurs sur d’autres.
Suite au grand mouvement qui a libéré l’art du 20e siècle de ses limites, l’artiste opère aujourd’hui dans un champ ouvert à tout média.
C’est justement dans cette pratique, qui comprend différents médias et n’évolue pas à l’intérieur ou le long des limites des anciennes disciplines, que réside le rapport à l’histoire de l’art. Les transformations sont des événements. Ils surgissent aujourd’hui au cœur d’une pensée dont l’ancrage est spécifique, dans un contexte qui se transforme brusquement, sans transition — et non dans une pensée axée sur les changements, autrement dit une pensée qui suivrait les attentes permanentes du marché en matière d’innovations. (…) »
Hans Rudolf Reust, extrait de «Échanges de surfaces» in Monographie Hervé Graumann, Bärtschi-Salomon Editions.

Hervé Graumann est né à Genève en 1963.
Il a participé à diverses expositions. Il est représenté par la Galerie Guy Bärtschi à Genève.
Il enseigne à la Haute école d’art et de design de Genève.

Déroulé de la conférence (vidéo)

 


1.4
Jean-Louis Boissier donne la parole à Hervé Graumann qui ouvre la conférence sur ses pièces Service Rendu (peintures), Overwrite-Série (papiers peints), Overwrite IV-1999 (film d’animation sur Amiga), Overwrite VI-2000 (film d’animation). Puis sur des pièces photographiques EZ models. 

 


2.4
Les pièces en séries: Grids, Pixels («premiers personnages virtuels»), De l’ordre alphabétique des couleurs (dladc), Cinq couleurs par ordre alphabétique en allemand, en anglais, en français…, [«Travailler avec les machines permet de peindre et de composer»]. Des Présentations chromatiques aux Compositions paysagères. Dispositifs et installations: Couleur-minute, 1990; Hard and soft, 1993; Composition verticale et horizontale à 3 éléments, 1993-994 [«Est-ce le pilote qui surveille l’ordinateur ou l’ordinateur qui surveille le pilote?»]; Out of order; Ordinateur face à une plante verte [«entertainment pour une plante verte»]; Four machines [un moniteur sur l’écran duquel passe des petits films de famille est mis en parallèle avec un dispositif contrôlé d’objets électriques qui produisent en temps réel du vent, de la lumière, de la chaleur]; Yes or no, 1999 [visualisation d’un programme qui génère une chorégraphie lumineuse rapide de 16 lampes de tous styles et tous âges]. Raoul Pictor cherche son style, 1993 [«la plus française de mes pièces»].


3.4
Patterns

 


4.4
Questions. La première question interroge les pièces photographiques qui passent de la 2D à la 3D. «…Travaux basés sur la perception plutôt que sur les illusions d’optique et qui sollicitent l’attention du regardeur sur ces pièces subtiles [Patterns inclus].»
Retour sur Patterns. Problématique de la superposition, de la copie, de la matrice. «La couche électronique a été rajoutée sur le monde réel.» Comment fait-on une image aujourd’hui. Cette question ne se pose que pour ceux qui ont assisté au passage à l’électronique…. Patterns révèle l’homogénéité du travail avec les matériaux. Tous ces objets ont leur modèle numérique quelque part. La fabrication des objets des Patterns ressort de l’imprimante.
Patterns: «introduire de la différence dans le même»; «…si on répète le n’importe quoi, ça devient autre chose….».

Lien
Des mathématiques dans l’art
Max Bill: en 1936, il systématise les principes de l’art concret, terme formulé par Theo van Doesburg, fondateur de la revue De Stilj.
le film Max Bill – un regard absolu d’Erich Schmid