51. Quand l’écran devient mobile — Journée d’étude


Abraham Bosse, Les Perspecteurs, 1648

Mercredi 14 mars 2012
14h30—17h30 et 18h30—20h30
Amphi Rodin, EnsAD, 31 rue d’Ulm, Paris 5e

Journée d’étude organisée par :
l’Observatoire des nouveaux médias;
le programme de recherche « Écrans mobiles et récit interactif » d’EnsadLab, École nationale supérieure des Arts décoratifs;
l’équipe de recherche « Esthétique des nouveaux médias » de l’Université Paris 8.

Programme

14h30
Tania Ruiz
Artiste, maître de conférences en arts plastiques à l’Université Paris 8. Parmi ses œuvres récentes pour l’espace public : Garde-temps, Vancouver, 2010 et Elsewhere, Malmö, 2010. www.gardetemps.info et www.elsewhere.name
« Stabiliser le monde »
: Certains systèmes de capture et de diffusion de la vidéo destinés au grand public proposent aujourd’hui des solutions automatisées pour « améliorer la qualité de la vidéo ». L’analyse de l’usage des réglages par défaut de ces appareils nous éclaire sur les critères qui définissent cette qualité et nous incite à aborder plus largement des questions esthétiques et techniques. Il s’agit en particulier d’établir un parallèle entre le développement des systèmes de stabilisation et de celui des appareils mobiles de capture et de diffusion des images en mouvement.

15h15
Stéphane Degoutin
Professeur à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, il conçoit des dispositifs artistiques, des textes théoriques, des lieux. Ses thèmes de recherche portent sur l’humanité après l’homme, la ville après l’espace public, l’architecture après le plaisir.
« Éléments pour un musée de l’imaginaire terroriste »
: Musée du terrorisme est une application pour téléphone mobile conçue par Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon. Géo-localisée, elle est consultable uniquement dans les aéroports internationaux. Implanté dans les zones de transit des grands hubs mondiaux, ouvert jour et nuit, le Musée du terrorisme propose une immersion dans l’imaginaire de la terreur.

15h45
Dominique Cunin
Artiste, doctorant à l’Université Paris 8, professeur à l’École supérieure d’Art et de Design de Grenoble-Valence, co-responsable du programme « Écrans mobiles et récit interactif » à EnsadLab, responsable de l’Atelier de Recherche et Création « Œuvres partagées » de l’École nationale supérieure d’Art de Nancy.
« Écrans mobiles : une recherche en pratique »
: Les tablettes et les téléphones mobiles actuels, qui prennent aussi la forme d’un écran, ont une puissance de calcul proche des celle des ordinateurs et intègrent de nombreux capteurs. Les pratiques artistiques, en interrogeant le potentiel de ces appareils mobiles, poussent à une recherche sur les formes d’interactivité qui leur sont spécifiques. La description des expérimentations du programme « Écrans mobiles et récit interactif » d’EnsadLab met en évidence une relation qui se tisse entre recherche instrumentale, investigation théorique et production artistique.

16h30
Jean-Louis Boissier
Professeur, responsable de l’équipe de recherche « Esthétique des nouveaux médias » à l’Université Paris 8, co-responsable du programme « Écrans mobiles et récit interactif » à EnsadLab. Il est l’auteur de La Relation comme forme, Mamco, Genève, 2009. Ses installations interactives récentes sont : Les Perspecteurs, 2004-2010 et Les Vigilambules, 2011-2012.
« L’écran mobilisable »
: Si, dans les premiers temps du cinéma, caméra et projecteur pouvaient se confondre en un même appareil, la caméra s’est émancipée de la fixité du projecteur et a ouvert ainsi la voie à un art non seulement du mouvement mais de la mobilité. Cependant, deux phénomènes se conjuguent aujourd’hui, qui contestent ce partage : la forme la plus courante de la caméra est celle d’une tablette-écran éminemment mobile et le projecteur trouve une mobilité, dans l’espace virtuel comme dans l’espace réel, qui vise notamment à restituer la façon dont la caméra s’est déplacée lors de la prise de vues.

18h30
Masaki Fujihata
Artiste, professeur à la Tokyo University of the Arts, Graduate School of Film and New Media. Il est notamment l’auteur d’une série d’installations vidéos impliquant la géo-localisation intitulée Field-Works, 2001-2009. http://www.fujihata.jp/
« Moving frames in the screen »
: In the cinema theatre, the screen is fixed in front of the wall, and of course it is not moving and is made for showing moving images. On the other hand, now the screen is everywhere in our daily life. Almost infinite numbers of screens and displays cover our environment seamlessly. It is possible to say that our world is already included in the VR world. However, it gives us a difficult situation to recognize the difference between seeing and showing. In former years, the frame for shooting was perfectly equal to the frame of screen, but now that the screen has disappeared, only the frames remain. To focus on this liberation of the frames give us several new possibilities.

19h15
Franck Bauchard
Directeur de La Panacée à Montpellier, chercheur associé à l’Université d’Avignon. Ancien directeur artistique de la Chartreuse/Centre National des Écritures du Spectacle, il a mis en place un dispositif d’expérimentation et de recherche original, intitulé Les Sondes, qui mêle processus d’expérimentation, protocoles d’observation et participation des publics. http://sondes.chartreuse.org/
« Dial Panacée »
: La présentation de La Panacée, centre d’art et culture contemporaine de la Ville de Montpellier, actuellement en préfiguration, met en évidence ses missions tournées vers les arts visuels, l’écriture et le numérique, dans le contexte des mutations des pratiques artistiques et des mutations des pratiques culturelles. Elle décrit les réflexions en cours sur un projet autour de l’art et du téléphone. La révolution du mobile incite à ressaisir le téléphone, y compris dans sa dimension historique, comme laboratoire anthropologique et comme objet d’investigation artistique, littéraire, cinématographique, etc.

20h
Discussion: Les perspectives culturelles et artistiques ouvertes par la mobilité des écrans.
http://emeri.ensadlab.fr/
http://www.ednm.fr/