-- Observatoire des nouveaux médias » 34e conférence

Ne bouge pas! Souris! Prêt! Je te prends en photo!!

Article publié le : mardi 21 juin 2011. Rédigé par : Saida Mejrissi

Eléonore Saintagnan est une artiste, qui fait essentiellement des vidéos, ainsi que des photographies et parfois même des dessins, et qui ne se définit forcément pas dans un mouvement ou un mode de communication particulier, même si elle travaille essentiellement avec les supports numériques et les nouveaux médias. Lors de la conférence, sous le thème de la «rencontre», l’artiste nous a présenté différents projets qu’elle a réalisés et nous a fait part des ses propres réflexions et points de vues personnels et très subjectifs et qui peuvent paraitre dans un premier temps surprenant, qui divulguent un mode de vie particulier et des principes originaux distinctifs et non ordinaires, révélateurs de son vécu et de ceux qui l’entourent, ce qui fait que toutes les vidéos qu’elle a réalisées sont basées sur des gens de son entourage. Et sur ce point-là, je pense que l’artiste rejoint aussi Bourrouissa qui a également et essentiellement travaillé et été inspiré de son quotidien, du quotidien des autres et de tout ceux qui l’entourent.
Eléanor, a évoqué aussi pendant la conférence, l’idée de l’enfance qui revient toujours et qui a fait en sorte qu’on la retrouve dans chaque vidéo filmée. Le 1er projet réalisé où elle a demandé à un groupe de majorettes de poser pour elle et pour lequel elle a mis une camera vidéo à la place de l’appareil photo. C’était assez gênant et bizarre pour elle, disait l’artiste parce que les majorettes pensaient avoir être prises en photo, et ce qui est un peu normal puisqu’elles adorent être photographiées. Mais l’artiste a fait exprès de les gêner.
Le deuxième projet qu’elle nous a montré s’articule autour d’un groupe d’élèves dans la même situation qui pensaient être pris en photo alors qu’en réalité l’artiste les filmait. Et là, Eleanor nous révèle qu’elle a tout fait et tout essayé pour les embarrasser et les gêner et faire en sorte qu’ils se sentent mal à l’aise au point de les faire pleurer.
C’était assez surprenant ce qu’elle nous a dit parce que je trouve qu’il y a un coté «sadique» dans son travail, mais elle a explique ceci, ce désir de vouloir figer les gens de cette manière comme si on était face à un cadavre et de les exposer face à des situations plus au moins embarrassantes, en disant qu’elle cherche à creuser au fond des gens, à fouiller dans leur intérieurs afin de faire sortir la face cachée en eux et de créer un défi. Elle se pose constamment la question, pourquoi les gens veulent-ils se faire prendre en photo? Pourquoi cherchent t’ils à s’afficher tout le temps? Pourquoi lorsqu’il s’agit de se faire prendre en photo, les gens changent-ils de comportement et d’attitudes, de gestes d’expressions et de grimaces? C’est pour cela qu’elle travaille beaucoup sur le silence, le regard, le choix des personnages, agités, complexés, élèves d’un quartier, majorettes: elle adore figer les gens qui mènent une vie agitée, ça lui permet de réfléchir et de voir autrement la personne.

Saida Mejrissi

Extrabiographies

Article publié le : mardi 21 juin 2011. Rédigé par : Déborah Jean

Cette conférence nous était présentée sous l’angle de la rencontre comme démarche artistique. Il est vrai que les œuvres d’Éléonore Saintagnan sont toujours des rencontres. Elle part de son entourage (voisins, famille) ou des personnes qui croisent sa route et les «extrabiographie» afin de nous en transmettre toute la beauté. L’artiste se retire volontairement de ces images, préférant ne pas intervenir lors de la capture, ce qui confère à ces portraits un côté documentaire voire scientifique. Éléonore Saintagnan nous a avoué qu’on jugeait parfois sadique sa démarche, probablement est-ce lié à cet aspect «dissection» que prend par instants la mise à nu de ses sujets.
Il ne faudrait pas se méprendre, les vidéos d’Éléonore sont emplies de beauté plutôt que de cruauté: elles révèlent la singularité d’individus un peu insolites (Danyela et la poésie, Les petites personnes…) ou les traits communs d’un groupe (les adolescents du Cercle). Dans ces cas, qu’on pourrait appeler des portraits groupés, ce ne sont plus les particularités de chacun qui sont au cœur du sujet mais chacun qui se fait figure d’une identité générale. Non nommés et équipés d’accessoires-symboles, les personnages des Portraits flamands ne sont plus tellement représentés en tant qu’individus mais deviennent quasiment des allégories –nous avons le portrait «d’une majorette» ou «d’un mécanicien», et non plus de Danyela ou Mélodie-Amour… Si la référence aux portraits flamands nous était présentée sur le plan formel (couleurs, lumières…), cette idée d’effacement de l’individu au profit de son image renforce l’hommage.
Mais la rencontre ne s’arrête pas là, car les œuvres d’Éléonore Saintagnan ne traitent pas toutes de rencontres avec des personnes. En effet l’artiste n’hésite pas à créer d’improbables confrontations —c’est ainsi que Jacques Lacan fusionne un instant avec la chenille d’Alice au pays des merveilles. Tout aussi littéraire, le mélange des genres entre une lettre de vacances et un commentaire sportif fait aussi son effet. Ce travail est assez représentatif de la démarche créative d’Éléonore Saintagnan: elle prend ce qui lui arrive (récit de vacances) et le transforme (Chute Magyare). Une démarche guidée par la sérendipité et le hasard des rencontres.

Déborah Jean

Eléonore Saintagnan : cliché et cliché

Article publié le : lundi 11 avril 2011. Rédigé par : Yann Aucompte

Éléonore Saintagnan travaille sur la thématique de la rencontre ou l’utilise comme démarche créative.  Elle s’inscrit dans les démarches post-modernes de ces artistes qui après Duchamp convoquent les nouvelles technologies avec la volonté de provoquer une forme d’incongruité lors de l’exposition de l’œuvre. La provocation post-moderniste à l’origine de ce process fait que l’utilisation du médium constitue en soi une part importante de la démarche. Dans ce sens l’artiste s’oppose, dans les faits et dans les paroles, à ce que l’on pourrait décrire comme étant de l’art numérique. Ainsi la technologie en tant que problématique n’est de prime abord pas le sujet de son travail.
Son vocabulaire formel bien qu’hétérogène n’en constitue pas moins un langage, principalement celui du détournement et du jeu. Les technologies sont des leviers pour provoquer des rencontres de ton et de registres incongrues dont la genèse semble venir d’une pratique du documentaire non comme image-vérité (cf. André Rouillé – la photographie) mais comme message plastique ou comme ton. La dimension documentaire des images provient d’une mythologie fortement inscrite dans notre culture. Il s’agit en fait d’un certain vocabulaire formel qui «fait plus vrai qu’un autre» et qui donne sa légitimité notamment à l’image journalistique. En sémiologie, c’est que l’on appelle le message plastique, c’est-à-dire le sens véhiculé par la technique elle-même et par la manière dont elle est utilisée.
Marshall Mac Luhan en a fait son slogan «le médium c’est le message». Le faux-semblant des postures modernistes et post-modernistes laisse sous-entendre que le travail d’artiste n’a plus rien avoir avec la Technique, celle-ci étant réservée aux artisans, mais que leur travail tient davantage de l’idée, de la posture ou de l’action (cf. Nicolas Bourriaud, L’Esthétique Relationnelle).

Dans mon travail de critique je postule après Edmond Couchot, Roberto Barbanti, Bernard Stiegler et bien d’autres que la Technique doit-être pensée et qu’elle occupe une place importante dans l’Art, même moderne et post-moderne.
Le postulat de mon travail de recherche s’appuie sur l’affirmation selon laquelle l’Art socialise les techniques. Pour plus de détails sur cet appareillage je vous invite à aller lire cet article sur mon blog numer ars crisisnouvel appareillage critique.

Je vais m’appuyer sur une œuvre, en l’occurrence Portraits flamands, pour analyser plus en détail le travail d’Éléonore Saintagnan.

1 – le discours de l’œuvre s’articule autour d’une technique
– analyse des techniques employées.
De prime abord  l’œuvre ne semble pas traiter de technique. Mais le dispositif d’installation n’est possible que grâce à un certain nombre d’outils de captation actuels, ainsi que certains outils de post-production.
L’œuvre semble traiter de la photographie, dans une sorte de référence implicite, via la vidéo. La pose de modèles laisse sous-entendre que la destination de la captation sera plutôt fixe. L’artiste garde malgré tout la captation dans son intégralité.

a – existence — Il s’agit donc d’un travail sur la vidéo numérique. Le contexte de diffusion est aussi très important puisque l’écran plat présenté à la française renvoie à une forme classique, picturale, en dehors de l’usage ménager que l’on ferait de ces écrans conçus pour retranscrire un dispositif cinématographique. La vidéo numérique s’appuie sur une technologie LCD, des capteurs encodent les informations lumineuses, ou les émissions de photons renvoyées par les objets placés dans le champs de référence face à l’objectif (inspiré des objectifs photographiques). La lentille donne à l’image une forme proche de celle de l’œil (lentille convexe) que l’on appelle communément une image rétinienne, qui est en fait lacunaire car elle ne retranscrit pas la stéréoscopie du regard humain, mais uniquement les conditions physiques de réception de la rétine qui est donc une vision monoculaire plus proche de la peinture classique que de la vision humaine.
Les informations lumineuses parvenant aux capteurs sont encodées à raison de 50/60 jusqu’à 100 hertz c’est à dire 50/60 etc… images par seconde. Ces informations sont divisées en trois parties le rouge, le vert, le bleu qui combinées forme le blanc et permettent ainsi de retranscrire une grande partie des couleurs du spectre visible. Les informations sont stockées sous formes de paquets d’informations numériques sur un disque ou sur une bande magnétique. Les images captées sont en fait la première étape de la production effective (si l’on excepte la pré-production, le scénario, le story-board , etc…) d’un documentaire. La forme finale n’aboutira qu’après les étapes de post-production (montage, étalonnage, encodage, montage son, etc.). Aussi l’artiste confesse que «ces instants de vérité» sont en fait montés et que l’on n’est pas face à la «vérité nue» mais que les trop gênants clignements réflexes des yeux on été effacés (Platon en aurait-il fait ses choux gras?), et la vérité nue à été maquillée pour paraître plus vraie sous le feu des projecteurs.
b – présence — La présence du spectateur n’est pas capter, mais elle prévue par un dispositif qui selon les publics changent (pour les enfants les écrans sont descendus à 1 mètre de hauteur)
c – comportement  — Le comportement des vidéos n’est pas programmé (informatiquement parlant) mais se situe dans le rapport de l’œuvre au spectateur qui s’attend à une image fixe et devine avec le temps qu’il s’agit en fait d’une vidéo. L’artiste exploite un phénomène de compensation cognitif qui tend à animer les images fixes par l’imagination. Ici la confusion se fait alors entre l’objet observé et l’objet imaginé (dont on sait maintenant qu’il active exactement les mêmes régions du cerveau).
d – génération — Les formes générées sont en fait des micro-mouvements confusément perçus comme des compensations cognitives puis rétablis dans leur réalité factuelle d’existence.
e – mythèmes technologiques / consistances  —
La réputation de la vidéo numérique, dans ce que j’appelle les mythèmes technologiques, c’est qu’elle peut — de part la durée de ses supports d’enregistrements, de part la dématérialisation numérique de son enregistrement, et la qualité de définition de son image— engrammer les faits même et les mettre en «trésor dans la machine pour être analysés ultérieurement» (cf. Moles).

2 – L’œuvre est un discours sur le sensible et la technique
Quelle autre œuvre saurait jouer aussi finement avec nos perceptions et déranger nos réflexes de perception. Le moteur même d’interaction avec l’œuvre est un réflexe de perception ou de compensation, incorporé, des techniques de contrôle (au sens de Deleuze).

3 – Elle nous projette d’un point connu vers l’inconnu.
Elle nous présente un contexte de diffusion d’image fixe qui déjoue nos attentes en provoquant d’imperceptibles ruptures dans nos attentes et qui nécessite une observation longue (5min ce qui est un exploit si on en croit les statistiques du temps d’observation des œuvres dans les musées).

4 – Elle constitue une articulation existence/consistance exemplaire qui intensifie la relation entre l’individu et le fond collectif.
L’œuvre tend à impliquer le spectateur dans un regard questionnant les réflexes du regard proposant de fait une remise en question de notre rapport «ethnologique» aux autres. Elle propose de poser un regard moins figé sur ces personnes qui deviennent personnages et sur qui, par un effet Koulechov, nous projetons des personnalités, des profondeurs qui n’existent pas mais qui sans topos, consistent.

5 – L’œuvre suit un circuit long dans lequel elle trans-individue par la pratique de sa fréquentation.
L’œuvre est présentée dans des expositions liées au projet et n’a pas connue de court-circuit particulier.

6 – Conclusion
Bien qu’adoptant une posture post-moderne, l’œuvre Portraits Flamands s’appuie sur une technique qui tend à faire consister par référence en cascade la vidéo en dépassement du cliché (dans les deux sens du terme). On voit également bien que la technique n’est pas l’ennemi de la poésie. Le mythe de Zeuxis hante encore les esprits platoniciens qui voient dans l’art la nécessité d’une forme de metis (ruse, retournement des forces en présence)et donc la technique comme une force génératrice d’inégalité. La technique par sa pratique et non pas par son usage permet de faire consister les existences en valeurs leur donnant ainsi le statut de technique.
Les techniques non-socialisées ont une puissance de sidération liée à la méconnaissance des phénomènes physiques à l’œuvre. Leurs capacités exploitées, pour le pire et le meilleur, amènent des conduites toxiques. En jouant la carte du spectacle «magique», les techniques nouvelles court-circuitent les trans-individuations et dépossèdent de leur puissance d’agir les usagers des techniques.
En sidérant, la Technique circonscrit la puissance d’agir, elle capte l’attention et dissocie le sentir de l’agir. Surtout elle devient spectacle, elle fait ignorer le pourquoi de l’émotion par la puissance-signal qu’elle réalise en actes, ou en existences. Spectacle, c’est-à-dire en opposition avec une pratique poétique.

La poésie convoque des existences pratiquées par le groupe de référence ou le milieu associé dans lequel il est technique et consiste donc en valeurs symbolisées.
Contrairement au spectacle, qui use du manque d’expériences esthétiques du groupe de référence, la poésie convoque des existences dont les aspects physiques sont connus dans ce milieu associé. Aussi la puissance-signal ou puissance de sidération n’est pas à l’œuvre, c’est plutôt la consistance elle-même qui est présentée dans son processus (par lequel il consiste). La poésie c’est l’Existence qui prend consistance alors qu’elle semble sans valeur, c’est le moment où les techniques passent de l’usage à la pratique. C’est en fait lorsque nous réalisons, qu’à l’usage les existences deviennent Technique (pratiquées), c’est-à-dire tout ce qui fait que notre sentir, ou notre pensée affecte le Monde.

Yann Aucompte

Poésie du moment

Article publié le : dimanche 10 avril 2011. Rédigé par : Liying Tong

Eléonore Saintagnan nous sert un bol d’air frais. Les scènes filmées soulèvent un sentiment d’authenticité et de fraîcheur. Un certain côté Strip-Tease (FR3) m’a sauté aux yeux et on pourra noter que les thèmes choisis ne sont pas sans un humour certain. Pour de nombreuses scènes, cet humour émane naturellement. C’est l’humour et la cocasserie de la vie elle-même. Son travail souvent nous incite aussi à l’émerveillement, à la conscience et l’attention totale. L’objectif tel les yeux d’un enfant devant lesquels le monde défile. Les portraits flamands sont particulièrement touchant de sincérité, et dans le conceptuel, une photo apte à transgresser son immobilité. On y croirait presque, imaginant nos albums de famille sur le même principe, ce qui serait assez marrant il faut l’avouer. Dans l’Abécédaire, les thèmes choisis sont ingénieux. Le ton posé, l’atmosphère ouverte laisse le soin aux spectateurs de ressentir milles idées au choix.

Liying Tong

Eléonore Saintagnan : ses outils magiques

Article publié le : jeudi 7 avril 2011. Rédigé par : Hye-jin Shin

Eléonore Saintagnan, une jeune artiste qui s’inspire du quotidien pour réaliser ses œuvres, son principal outil est la vidéo mais étrangement dans son œuvre, Portraits flamands, elle détourne cet outil de son utilité essentielle, pour l’utiliser comme un immobilisant et donc un appareil photo. Elle réalise une performance inhabituelle avec seule contrainte pour les modèles ne pas bouger devant la caméra durant cinq minutes ce qui apparaît très difficile. Le plus exceptionnel dans cette œuvre c’est le choix de ses portraits, ils sont banals mais en même temps incitent à la curiosité en voulant en savoir plus sur ces gens et leurs quotidiens.

L’artiste s’éparpille dans ses réalisations mais on reconnaît un point commun dans toutes ses œuvres qui est le banal ou encore le simple qu’on retrouve dans Film abécédaire, Mathias, bien que le simple ne soit pas le plus accrochant mais c’est la divergence entre la réalité et ce qui est filmé.

Eléonore Saintagnan intervient dans la réalité pour créer, elle puise du vécu de ce qui l’entoure pour arriver à une finalité artistique, elle n’hésite pas à aller vers les autres pour accomplir son travail. Les rencontres sont les bases de son travail, elle l’utilise dans différentes œuvres sous multiples formes, par exemple avec Chute magyare, on retrouve une forme de rencontre paradoxale entre le texte et son lecteur.

Hye-jin Shin

La photo à point de vue d’Eléonore Saintagnan

Article publié le : lundi 31 janvier 2011. Rédigé par : Zeinab Sedaghat

Des centaines de scènes quotidiennes, qui se passent autour de nous, nous permettent d’examiner et de critiquer la rencontre dans une démarche artistique. Parfois, les gens qui voient ces moments, essayent de donner forme à leurs idées et à leurs visions dans leurs œuvres au moment présent. Eléonore Saingagnan fait partie de ceux qui cherchent à propos des événements ordinaires tout autour d’elle. Ça lui permet d’avoir des nouvelles choses à présenter. La peinture et la photographie employées lui permettent de bien présenter ses œuvres d’art. Pour la réalisation de cette atmosphère, la photographie et la peinture sont employées dans ses travaux. Il y a les sujets spéciaux qui ont un rôle important dans la réalisation de ses œuvres d’art. Elle essaie d’arriver aux conceptions spécifiques des nouveaux médias en trouvant des éléments basiques.
L’idée de Chute Magyare est digne et remarquable. Les émotions vocales en conflit avec les textes ont valorisé cette œuvre. Dans Portraits flamands,  le réalisme est un élément important de l’œuvre ainsi que l’instant: une image fixe va être changée en une image vivante pendant une durée de temps plus longue.

Le point important est que cette vérité se passe soudainement et sans connaissance. Les sujets ont été choisis facilement parmi les gens tout autour d’elle. Et en fait, chacun de ces sujets maîtrisent bien ses travaux. Mais dans ce cas, l’art du média prouve ici qu’il n’existe pas d’absolu, et les images répétitives journalières de ce genre montrent qu’ils sont toujours soumis à du changement et de l’innovation. Donc dans ce genre, la réalité n’est plus qu’un contrat. Dans sa dernière œuvre, l’artiste essaie d’aller au-delà des limites de sa pensée, et de noter les points qui contiennent les caractéristiques physiques et visuelles.
Pour conclure, sa vision l’a bien aidée pour l’assimilation, la compréhension et la réalisation artistique de ces moments, afin de montrer ses capacités dans le domaine des œuvres des nouveaux médias.

Zeinab Sedaghat

Eléonore Saintagnan. La rencontre comme démarche artistique.

Article publié le : dimanche 30 janvier 2011. Rédigé par : Su Min Bhin

«C’est très simple. Asseyez-vous, regardez, écoutez. Une œuvre d’Eléonore Saintagnan, c’est d’abord une présence, la capacité rare de percevoir, et de partager, la beauté d’êtres humains, de lieux, d’objets qui sans son intercession passeraient inaperçus, ou seraient considérés avec condescendance.» (1)

Les œuvres et vidéos d’Eléonore Saintagnan ne sont certes pas des images complexes mais elles se rapportent au psychisme. Par exemple, sa vidéo Lacan la chenille, réalisée en 2008 avec la technique de montage found footage (4min 38), juxtapose des extraits du film de Walt Disney Alice au pays des merveilles avec la voix de Jacques Lacan. Avec ce montage vidéo, elle nous interroge ici l’intelligence artificielle ainsi que l’idendité culturelle. Sa démarche me rappelle celle de l’artiste Alain Séchas, qui lui, attaque la comédie des mœurs. Les artistes veulent susciter la réaction du public afin de transmettre leur message. En utilisant et manipulant les caractéristiques de la vidéo, de la photographie et du dessin, Eléonore Saintagnan nourrit la pensée de l’interactivité entre l’image à support numérique et la perspective de la rhétorique.


http://www.lesabattoirs.org/region/2008/12/09-100pcartpur/100pcartpur.htm (consulté le 29 janvier 2011)

(1) http://www.eleonoresaintagnan.com/texte.php (consulté le 29 janvier 2011)

Su Min Bhin

Face à notre réalité

Article publié le : dimanche 30 janvier 2011. Rédigé par : Abir Belaid

Eléonore Saintagnan une jeune artiste qui a choisi la rencontre comme concept de ces travaux, elle s’inspire de son vécu et son enfance et de tout ce qui l’entoure. Dans un projet, elle a demandé aux majorettes de se poser devant une caméra vidéo au lieu de l’appareil photo, une démarche artistique originale et intéressante qui a donné des vidéos décalées qui sortent  de l’ordinaire et qui tendent  à figer la personne et à immortaliser l’instant. En regardant les vidéos, on a l’impression d’être en face d’un cadavre, une image provocante qui nous pousse à nous poser des questions sur l’intention de l’artiste:  est-elle une tentation de dévoiler une réalité? Ou de transmettre des messages à travers ces portraits rigides? Le travail d’Eléonore Saintagnan brusque la pensé et choque le destinataire par son originalité, ses travaux se présentent comme une étude psychologique qui s’adresse à un public avide de comprendre ses allusions.

A mon avis l’artiste a toujours voulu pousser jusqu’au bout les limites, elle s’est montré sévère même avec les gens qu’elle filmait et elle a tenté de les confronter à eux-mêmes car de nature, l’être humain refuse de voir la réalité en face, de l’affronter ou de la défier, il la fuit craignant de voir s’écrouler toute la personnalité qu’il s’est forgée et l’image grandiose que tout le monde admire. Ainsi, cela donne une profondeur, une variété et une richesse à ses travaux.

Eléonore Saintagnan nous a   présenté des projets très riches et variés sur tous les plans, au niveau des techniques utilisées, des sujets traités et des concepts élaborés: la rencontre a été toujours présente dans ses travaux entre l’enfance et le présent et entre elle et les personnes filmées, elle a choisi des personne très actives (élèves, des gens du quartier, majorettes), mais elle a réussi à les figer et immobiliser l’image; ce qui a rajouté ambigüité et profondeur à ses travaux et qui incite à la réflexion et fait de ses travaux une démarche unique dans son genre.

Abid Belaid

L’exposition est née d’une rencontre

Article publié le : vendredi 28 janvier 2011. Rédigé par : Yu-Ta Lin

L’événement a permis d’entrevoir la possibilité de «parler un autre langage». (1)

L’exposition est née d’une rencontre. Habituellement, les traces de nos figurations (portraits) nous sont complètement familières et appartiennent à notre quotidien. En toute évidence, il s’agit bien d’un prototype de notre comportement. Cette familiarité provient du fait que nous organisons notre monde autour de notre proximité. L’artiste Éléonore Saintagnan présente ses œuvres de nouveaux médias et ses films de montage (écriture), s’imprègne des lieux et a dévoilé une question délicate cachée derrière une apparence un peu ambivalente. Toute tentative (enjeu) de reconstruire nos figurations a redonné un sens nouveau au passage à «décrire» et à «prescrire» (évoqué par Michel Foucault). Cette question surgit relativement spontanément chez Éléonore Saintagnan en proie à des problèmes de dispositif».


Éléonore Saintagnan, Portraits flamands

Portraits flamands se manifeste comme une expérience des sens rayonnant dans un espace immanent et consiste à réinventer l’image de ce village. Dans cette vidéo pittoresque, l’artiste a filmé de plusieurs types des personnes qui se maintiennent en équilibre pendant 5 min. Chacune a, au fur et à mesure de son autodiscipline, eu sa réaction qui pourrait dévoiler ses intentions ou revendiqueraient son identité. Quand un portrait de profession a perdu son propre mode de fonctionnement, l’interprétation des artistes brise le préjugé idéologique. Nous devons nous concentrer sur l’action (variation) artistique au présent, et laisser œuvrer notre imagination. Le sentiment restant en l’état et l’objet étant toujours dissimulés, les artistes n’ont rien changé. Il y a beaucoup de strates qui se superposent et orientent la relation avec le peuple, la confession intime.

Tout d’abord, on constate qu’il existe une fiction au sein de notre société qui provoque le premier moment du processus de «disciplinarisation» de la sociologie et ainsi devrions-nous construire les règles de nos histoires et notre présence bilatérale. En second lieu, comment pourrons-nous devenir étranger à notre monde? Évidemment, cela pourrait nous arriver avec un autre monde que le nôtre, car alors nous perdrions nos repères. Et, dans ce cas, il est frappant de constater que notre action serait en permanence inhibée par l’ignorance de l’attitude adéquate à adopter. Il ne s’agirait que d’une situation inaccoutumée et née d’une angoisse momentanée. Au-delà de la réalité des flux, entre l’identité individuelle (moi), le quotidien (réel et autrui), la politique (nous), elle propose de développer un rôle (un personnage) performatif de réseaux de l’expérience sensible en lieu pour bouleverser de proche en proche l’histoire de portrait qui se raconte.


«Lacan aurait-il inspiré Disney?»

Il est dès lors manifeste que le changement de l’énonciation de la proximité généalogique devient l’équation transcendante de la subjectivité qui sort de la répétition et le conformisme d’être humain inaugure un acte de courge et élucide une condition morale. Elle l’en propose une de sorte qu’elle n’est pas dans la neutralité. Pour toutes ces raisons, on pourrait s’inscrire à l’encontre de la représentation et, mettre en relief, notamment via la notion de performatif.

«Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images […] la réalité surgit dans le spectacle.» (2)

En définitive, il s’avère que le corps à corps avec l’apparence trafiquée (ou le réel «trafiqué») est pour Éléonore Saintagnan indispensable. Elle a rebondi sur une réponse du gouvernement de soi et à la fois une réflexion de autoportrait. Autour cette idée-là, on ne peut pas totalement échapper à la gouvernementalité (conduite), mais  dans le même temps on doit aussi résister et donc produire des contre-conduites aux conduites d’éconduite. Pourrait-on de ce point vue considérer qu’il y a une micro-société temporaire qui pénètre dans les mœurs? Et, à proprement parler, on pourrait aller jusqu’à dire que cette micro-société évoque le chemin jalonné d’une fiction de la petite nostalgie.

(1) Joseph Kosuth, L’art après la philosophie, 1969, p. 429.
(2) Guy Debord, La société du spectacle, Gallimard, 1996, p.4

Yu-Ta Lin

Abécédaire d’Eléonore Saintagnan

Article publié le : jeudi 27 janvier 2011. Rédigé par : Jin-Kyung Lee

Eléonore est artiste travaillant surtout autour de nouveaux médias: vidéo d’art et installation interactive. Lors de sa conférence, elle a présenté une vidéo récente Abécédaire réalisée en 2010. Ce projet était parti d’une commande du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. Elle y rencontre les habitants des villages afin de réaliser son film. En jouant avec les mots qui commencent  par A jusqu’à Z, Eléonore nous invite à rentrer dans leur vie petit à petit pendant la durée de la vidéographie. Parfois, le moment devient à la fois intime et gênant, mais elle arrive à le transformer avec humour et légèreté, cela permet de rendre ce travail personnel où son regard sincère s’installe.

Jin-Kyung Lee