A gauche, Une architecture des Humeurs exposée au Laboratoire et à droite One Square Meter House (2003) présenté par Didier Fiuza Faustino lors de sa conférence Against a Hygienapolis à l’Observatoire des Nouveaux Médias.
Architectures des Humeurs et One Square Meter House explorent des formes prospectives de villes tentaculaires et se développant à la manière de formes combinées les unes aux autres. Le prototype de ville verticale developpée avec One Square Meter House pourrait être une adaptation du roman d’anticipation Les Monades urbaines (1) de Robert Silverberg. Il décrit la vie quotidienne d’habitants de tours de plus de mille étages et hautes de milliers de mètres connectés dans un univers surpeuplé.
Je complèterais la bibliographie de l’exposition Architecture des Humeurs (2) par le dernier livre de Bruce Bégout (3) où l’architecte créateur du ParK expérimente une nouvelle forme de construction neuronale : “Toute ma vie je n’ai poursuivi qu’un seul but : la réversibilité totale de la ville et de l’esprit. (…) j’ai voulu construire des villes mentales où la frénésie urbaine serait à l’image des courants psychomoteurs, et pénétrer dans la cité cérébrale, parcourir ses artères encéphaliques […] Si la ville développe l’intelligence en favorisant le processus d’abstraction, l’esprit à son tour doit concevoir des immeubles et des quartiers adaptés à son propre développement neuronal, à la circulation des influx nerveux.” A propos de ces espaces modélisés, citons encore l’architecte du ParK : “Au fond L’Arcadie ne fait fantasmer pers[onne]. C’est toujours L’Enfer de Dante qu’on lit, jamais le Paradis.” (4)
(1) Robert Silverberg, Les Monades urbaines, Paris, Robert Laffont, 1974.
(2) Entre autre Architecture interdite (Jean-Louis Chanéac), Le Styx coule à l’envers (Dan Simmons), Philosophy of Fear (Lars Svendsen), Artscience: Creativity in the Post-Google Generation (David Edwards),
(3) Bruce Bégout, Le ParK, Paris, Allia, 2010, p.119-120.
(4) Ibid, p.123.