Archive for avril, 2008

L’image polyforme de London Orbital

Lundi, avril 21st, 2008

 

Le split screen, dans L’Etrangleur de Boston permet de montrer des vues de l’assassin et de ses futures victimes dans un espace partagé mais dans un temps synchrone, mettant en parallèle des scènes se passant au même instant dans des espaces disjoints. Une scène en écran partagé de Phantom of the Paradise de Brian de Palma montre le duel entre un compositeur abusé par un producteur et sa maison de production. L’image résonne quatre fois, en quartet, avec quatre mis en scène synchronisées par un Time Code dans le film de Mike Figgis ou bien elles sont rythmées ensemble dans une installation comme Quartet de Christian Marclay.

London Orbital est un film réalisé à partir du livre éponyme de Iain Sinclair lors de ses voyages autour de la M25, une route qui encercle le très grand Londres. Le film réalisé par Chris Petit est tout autant une rêverie d’autoroute qu’un décryptage mythologique des espaces proches de la M25. Pendant le film, l’écran se dédouble en une stéréovision donnant à voir deux histoires de route qui se complètent entre deux cadrans.

La pensée et sa démonstration en image prend plusieurs formes et s’exprime par un ou deux écrans, une ou deux images, harmoniques ou dissonantes qui ont pour effet  de redoubler notre attention entre les différentes vues, tandis que la voix off littéralement en orbite nous emporte le long de la M25.

Du film numérique comme bien d’exception

Dimanche, avril 13th, 2008

 Voici quelques références au sujet des images en mouvement et de leur circulation en regard d’exceptions qui sont le droit de citation et le droit de copie privée. « Les deux exceptions dont l’utilisation est la plus problématique sont l’exception de copie privée et le droit de citation. Les exceptions doivent toujours s’entendre strictement, selon un adage juridique bien connu, ce qui pose problème dans l’environnement numérique. » Numérique et droit d’auteur, par Anne-Laure Brochet, Lucie Linant de Bellefonds, Martin Le Guerer, Antoine Alison, Anne Lestienne, Christophe Scalbert, Maud Garnier. Étudiants de Sciences Po Paris.  Étude réalisée sous la direction de Jean-Marc Vernier, L’Exception , 2003. Depuis l’extension et la propagations des échanges de films sur les réseaux, nous pouvons avoir de plus en plus de connaissances à travers toute la planète et donc échanger encore plus de films. La copie privée qui s’adresse au cercle restreint de la famille et des amis, s’étend donc ; ce phénomène repousserait les limites de la notion d’intimité et même d’amitié. Face à ces circonstances, la notion de film numérique comme bien pouvant être approprié individuellement est remise en question. Comme l’explique Philippe Simonnot dans Les conditions de possibilité du droit de propriété au sujet de l’air qu’on respire, propagation et transmission remettent en cause la nature des biens individuels et collectifs. « Ce chapeau, s’il est sur ma tête, il ne sera pas sur la vôtre. C’est un bien individuel. L’air que je respire est un bien collectif. Il n’est pas appropriable. » Si les films se répandent de manière à repousser les limites de leur appropriation, ils devient difficile de les enfermer et de les contraindre quant à leur diffusion. Si dans un train, mon voisin regarde un film, il ne peut m’empêcher de regarder le film qui lui appartient. « Il faut bien voir que la possibilité de clôturer dépend de l’état de la technique. » écrit encore Philippe Simonnot. Et pour conclure, citons Laurence Allard, Le Réseau des ” hommes-films” Ou quand les films prennent les routes grises… « Il est temps de manifester, à l’épreuve de l’observation empirique, qu’il n’en est rien et qu’au gré des download et upload, de talentueux corsaires constituent une mine d’or cinématographique de films rares, exotiques, oubliés, méconnus, que l’on peut désigner, en s’inspirant de l’anthropologue Arjun Appaduraï, de kinoscape. ».Pour illustrer ce thème, je cherchais l’image d’un film mis en bouteille comme jeté en pleine mer des échanges en hommage à John Perry Barlow  pour son article Vendre du vin sans bouteilles : l’économie de l’esprit sur le réseau global.  L’image ci-dessus est extraite d’un des épisodes de la série The Scene visible sur le Net, cette série a fait l’objet de deux articles dans le magazine Ecran, « The Scene » : descente chez les pirates par Bruno Icher et «The Scene», parano en réseau par Marie Lechner. 

Sur l’île verte…

Lundi, avril 7th, 2008

Second Life, nouveau territoire d’expérience artistique immatérielle ?
(Lundi 14 avril à15 h00, Ecole supérieur des Beaux-arts de Paris, chapelle des Petits-Augustins ou dans Second Life sur l’île Verte) Rencontre proposée par Julien Levesque, étudiant aux Beaux-arts de Paris et à l’université Paris 8. La table ronde sera modérée par Margherita Balzerani, théoricienne de l’art et passionnée de jeu vidéo. Miltos Manetas, artiste, Natasha Quester-Séméon et Tatiana Faria, artistes, créatrices du projet l’Île Verte, Grégoire Diehl, architecte SmoothCore, Mark Alizart, directeur adjoint du Palais de Tokyo, , Alain De La Negra et Kaori Kinoshita, artistes, Étienne Parizot, Astrophysicien et Nicolas Sordello, artiste.
 
Certaines images issues d’une navigation dans Google Earth présentent des aspects mystérieux, fascinants et troublants* ; les pyramides d’Egypte inversées, l’île de Pâques floue aux contours “pixelisés” lui donnant l’aspect d’une île fictive… Plus fictive que celle de Second Life. Alors on s’imaginerait volontiers avoir un avatar commun qui passerait d’une plate-forme à l’autre, ou que l’on puisse changer de calque et circuler d’une représentation à l’autre. Mais les deux mondes sont de forme radicalement différente : une représentation du monde ronde représentant la terre dans Google Earth et une carte quadrillée faisant de Second Life un territoire résolument étendu. Sur Google Earth la terre est bien ronde et dans Second Life la terre est encore plate.* Voir à ce sujet le blog à cette adresse : http://www.gearthblog.com/