Cinéma réseau

De la politique comparée aux systèmes informatique.

Au cours de cette interview qui date de 2006 avec Charlie Rose, le président syrien Bashar al-Assad pour expliquer la politique de son pays compare les différents systèmes politiques aux systèmes informatiques, ainsi on a dit-il “Apple” ou “Windows”, (il ne mentionne d’ailleurs pas Linux). Je me suis longtemps demandé quel était le système qui correspondrait le mieux à la Syrie ou aux Etats-unis en prolongeant cet acrobatique exercice de comparaison, Apple” ou “Windows” ?

Gilles Deleuze, Qu’est-ce que l’acte de création. Conférence à la Fémis, 1978.

« Parlons de contre-information » […] « Il y a des pays de très dures dictature où il y a de la contre-information. ». « Jamais la contre-information n’a suffit à faire quoi que ce soit. Aucune contre-information n’a jamais gêné Hitler. » […] « Sauf dans un cas et quel est le cas ? Ma seule réponse serait… La contre-information ne devient vraiment efficace que quand elle est… Et elle l’est pas nature donc c’est pas grave, que quand elle est ou devient acte de résistance. »

Suite à une question concernant les vidéos prises par des téléphones portables du massacre en Lybie, une des participantes s’interrogeait lors de la séance de cours du lundi 21 février sur ce que cela pouvait être de suivre cette révolution sans y participer et de la voir par le biais de dispositifs de partage de vidéos en ligne. Après quelques réflexions suite à la projection de Caméra Eye, je relate les propose Jean-Luc Godard sur sa position de réalisateur témoin d’une guerre à distance : « Mais j’habite Paris et je ne suis pas allé au Vietnam. » « Je suis parisien il n’y a pas de raison de ne pas faire de cinéma à Paris. » « J’ai pris la décision de parler du Vietnam à tord et à travers… Et disons plutôt à travers ». « Et puis cela me parait difficile de parler des bombes alors qu’on ne les reçoit pas sur la tête. » […] « Je fais du cinéma, donc ce que je peux faire de mieux pour le Vietnam… […] Plutôt que d’essayer d’envahir le Vietnam par une générosité qui force forcément les choses, c’est, au contraire, de laisser le Vietnam nous envahir et se rendre compte de quelle place il occupe dans notre vie de tous les jours, partout, et on se rend compte que le Vietnam n’est pas tout seul et que toute l’Afrique et toute l’Amérique du Sud… Et qu’il faut donc commencer par créer… […] Créer un Vietnam en nous. »

On peut par exemple se laisser envahir par ces films émis tels des SOS jetés dans des bouteilles à la mer dans des risques extrêmes, passant outre des filtres et censure des réseaux de télécommunication. En Lybie, les risques entrepris pour les émettre contrastent avec notre facilité à les recevoir ; il suffit de cliquer et de taper quelques mots clés pour accéder aux dernières images des révolutions/massacres, de surfer entre les films connectés les uns aux autres par des jeux d’association de mots clés, le tout dessinant une méta révolution en cours.

Voir aussi à ce sujet les articles La Figure dans le Paysage et Typographie 2.0 et Révolution 2.0.

Mu-Yun Tseng poursuit un projet à partir de portraits de rois et de reines de France inhumés à Saint-Denis. Les figures hantent la rue de la République et surgissent comme une rumeur. Louis XVI, référence de la mode à son époque, s’installe devant le magasin des vêtements, Marie-Antoinette s’inscrit dans une pâtisserie, etc. Voir les images sur le site Panoramio accessible depuis Google Maps.

Lee Danbee réorganise un quartier de Saint-Denis en réunissant Saint-Denis et Séoul.

Après une première recherche à partir de  maquettes en papier de la ville refilmée image par image, elle initie une autre recherche avec des collages et des modifications directement à partir de la carte interactive Google Earth. Quelques exemples et extraits ici.

Dessin de Lin Yu-Ta d’un des relevés métriques d’un trou dans le mur (Escalier, îlot 8).

Dessins des relevés métriques d’un trou dans le mur (Escalier, îlot 8).

Explication concernant la technique utilisée pour le moulage en feuille.

Un moulage en feuille d’un trou dans le mur (Escalier, îlot 8).

Un moulage en feuille d’un trou dans le mur (Escalier, îlot 8).

“Dans ce Projet à Saint-Denis, je voudrais m’interroger sur les objets rituels qui ont
ouvert de nouvelles dimensions de discours dans une cérémonie rituelle et faire face à un
environnement artistique différent. La première phase sera axée autour de la question
principale : comment les objets rituels créent-ils un système métrique pour mesurer la
morphologie humaine？

1. Des trous de lézarde sur les bâtiments= la morphologie humaine.

2. La feuille= un système métrique
(Le Modulor- les proportions fixées par le modulor sont
directement liées au nombre dʼor.)

3. Un moulage en feuille= les objets rituels.”

Lin Yu-Ta

Photographies : Gwenola Wagon

Site internet de Lin Yu-Ta

Mardi 25 janvier 2011, Hsin-i Chuang présentent deux installations sur sa découverte du quartier autour de la basilique de Saint-Denis en passant par des matières exprimant son expérience et retraçant une  forme de fragilité.

Hsin-i Chuang :”Je réalise ces deux installations en prolongeant le thème de mon mémoire sur la matérialité du souvenir. La perception ouvre la matérialité de souvenir, elle se manifeste également sur la matérialité de la matière. A Saint-Denis, la situation quotidienne me rend toujours tendue, notamment près du métro, je me rend compte que je n’ai pas cessé de chercher un sentiment de sécurité. Ce me donne une impression profonde par rapport au Saint-Denis. Et en cela, je commence à réfléchir à certaines questions concernant celles de : demeurer/exister/se situer/constituer/coexister.”

Hsin-i Chuang nous présente l’installation sonore Dos à dos dans un escalier en colimaçon de L’îlot n°8

Hsin-i Chuang : “L’installation sonore est constituée de pièces fines cireuses. Chaque pièce scelle respectueusement une phrase dont les contenus proviennent d’expériences concernant la ville de Saint-Denis. Les phrases sont gardées sous scellés en appliquant de la cire à maintes reprises au pinceau et accrochées sur l’envers de l’escalier en colimaçon. Elles s’accompagnent également d’un flachecode (ou Le code QR-Quick Response), pour que les spectateurs puissent écouter l’élément sonore par rapport à  l’installation.”

L’installation Perchoir se constitue d’un nid fabriqué en cire. Des brindilles sculptées en cire forme un nid installé sur des branches d’un arbre de l’îlot 8. “Le nid, nous le comprenons tout de suite, est précaire et cependant, il déclenche en nous une rêverie de la sécurité.”(Bachelard Gaston, La Poétique de l’espace, Paris, PUF, 1967, p.102)

Photographies : Gwenola Wagon

Le site de Hsin-i Chuang

Ricardo Leon Rodriguez présente les images qui serviront de signalement au projet Dyon :

“La légende catholique raconte que l’évêque Dionysius, une fois décapité, porta sa tête entre les bras et se déplaça depuis l’endroit où il fut martyrisé au lieu de sa sépulture. Auprès ce récit, la croyance traditionnelle suggère que le saint martyr aurait marché entre Montmartre et l’emplacement actuel de la Basilique de Saint Denis.”

“Conformément à ce mythe, le projet Dyon propose d’explorer le territoire de Saint Denis à travers la construction d’une dérive et l’édition d’une vidéo expérimentale. Etant donné que la légende ne décrit pas un parcours précis, la première partie du projet envisage la recherche d’un chemin possible entre la statue de Saint Denis à Montmartre et la Basilique de Saint Denis suivant la méthode de déambuler par la ville avec une boussole comme guide. Ce chemin sera signalé directement sur le terrain par moyen d’une série d’estampes avec l’icône du projet. Après il s’agira de suivre cette trace en tournant une vidéo avec une mini-camera d’espionnage qui sera installée dans une petite moto de jouet à télécommande.”

Ricardo Leon Rodriguez