Marion Tampon-Lajarriette
Caméra 1, plan 8
Film vidéo, 2018
Vidéo-projecteur, lecteur, enceintes, 6 mn en boucle infinie
Coproduction : Printemps de Septembre à Toulouse et Maison européenne de la photographie, Paris
Remerciements : Claudy Iannone
Argument :
Caméra 1, Plan 8 opère un déplacement, dans les deux sens du terme. La vidéo nous entraîne dans un cheminement au-dessus de la surface en mouvement d’un océan de synthèse. Le déplacement reproduit sur cette étendue est celui du champ de la caméra dans La Corde (Hitchcock, 1948) ; film tourné en un mouvement de caméra continu. La scène reconstituée ici est celle où la caméra arpente soudain de façon autonome le décor de l’appartement vide alors qu’un personnage décrit à haute voix comment le meurtre — auquel personne n’a assisté — aurait pu être commis dans ce lieu. La bande sonore utilise cette voix off, des sons provenant de ce décor, tels que des bruits de pas ou de portes, et la musique dramatique qui ouvre et ferme le film. Tout nous renvoie à une histoire qui a lieu ailleurs, dans un autre espace-temps hors de portée de notre regard. Nous sommes pris dans ce mouvement doublement abstrait, isolé loin de son référent narratif, projeté dans un environnement vierge de toute balise et propre à accueillir ses aléas.
Premise: Caméra 1, Plan 8 (Camera 1, Shot 8) implements movement in both senses of the term. The video invites us on a journey above the surface of a synthetic ocean. The movement reproduced over this expanse is precisely that of the camera shot in Hitchcock’s 1948 film Rope, a film done in one continuous shot. The scene reconstituted here is one when the camera suddenly seems to pan autonomously over the décor of the empty apartment while a person describes aloud how the murder – which no one witnessed – could have been committed here. The audio track uses this voice over, with sounds from the stage, such as footsteps and the sounds of doors, along with the dramatic soundtrack that begins and ends the film. All the elements evoke a story which took place elsewhere, in another space-time, beyond our gaze. We become involved in this doubly abstract movement, an isolation far from its narrative referent, projected into an environment devoid of any markers and suitable for accommodating such vagaries.
Marion Tampon-Lajarriette
Née en 1982 à Paris, elle vit et travaille à Genève et à Paris. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure d’Art, Villa Arson, Nice, de l’École nationale des Beaux-Arts, Lyon et du postgrade Art et Nouveaux Médias, Haute école d’art et de design, Genève. Depuis 2009, elle est assistante pédagogique au Workmaster arts visuels de la HEAD-Genève. Son travail consiste pour l’essentiel en films et photographies qui souvent réinterprètent des oeuvres connues. Parmi ses expositions personnelles : Galerie Skopia, Genève, 2007, 2009, 2012; Printemps de Septembre, Galerie Sollertis, Toulouse (commissariat de Christian Bernard), 2008; Galerie Sollertis, Barcelone, 2008; RDF Galerie, Nice, 2008; Musée d’art moderne et contemporain, Genève, 2009; Les Abattoirs, Musée d’Art moderne et contemporain, Toulouse, 2009; Module 1, Palais de Tokyo, Paris (commissariat de Daria de Beauvais et Marc-Olivier Wahler), 2010; Galerie Dix9, Paris, 2010; Château de Cadillac (commissariat de Christian Caujolle), 2012; Centre d’art La Chapelle Jeanne d’Arc, Thouars, 2012; Mois de la Photo, Galerie Dix9, Paris, 2012. Elle participe à de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger. Ses œuvres sont dans les collections du MAMCO, Genève ; de la Maison européenne de la photographie, Paris ; de la François Pinault Foundation; du NMNM, Monaco; de La Maison rouge, Paris ; de La Fabrique, Marseille.
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