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Version bêta — Expérimentations en cours, Centre pour l’image contemporaine, Genève, 31.10.2008—14.12.2008
Documents
Après une première plateforme, conçue en septembre 2007, qui devait déboucher sur la constitution d’un comité de programmation appuyé sur le postgrade Immédiat de la Haute école d’art et de design, Genève, ce texte, rédigé au début du mois de mars 2008, répondait à la demande d’André Iten, fondateur et directeur du Centre pour l’image contemporaine, Genève, d’une proposition d’orientation et de méthode pour que se tienne, en dépit des difficultés administratives et politiques que rencontrait le centre, la 8e édition de la biennale Version, consacrée aux nouveaux médias dans l’art contemporain depuis 1994.
JLB
Scénario pour Version Bêta, 17 mars 2008
Dans les circonstances de 2008, le Centre pour l’image contemporaine invite à produire une Version Bêta. On peut y voir une forme de modestie ou d’ironie. On peut y reconnaître la marque de son ambition. Depuis sa création, la biennale Version s’est attachée à repérer et à montrer des œuvres d’art visuel impliquant les nouvelles technologies numériques. Après Version 1.0 en 1994, le titre s’est décliné autour de thèmes comme l’anticipation (1998), le jeu (2000), l’espace construit (2002-2004), l’animation (2006).
Si Version s’est annoncée d’emblée comme « un laboratoire de recherche qui est sans cesse en quête de ce qu’il démontre », elle s’est confrontée à la problématique de propositions de l’art contemporain constamment mises en question par la pression de nouveaux médias, par le désir de chercheurs, artistes et inventeurs, d’assumer le devenir critique de ces nouveaux médias. Alors que le numérique est devenu le contexte et les circonstances de toute activité, il ne s’agit pas simplement de mettre des nouveaux médias dans l’art, ni même de faire un art des nouveaux médias. Il s’agit de faire des nouveaux médias en artiste, d’être artiste en nouveaux médias. Dès lors, s’il ne s’agit pas seulement de renouveler l’art en lui injectant de nouveaux moyens, de nouveaux outils, de nouveaux sujets, il peut s’agir d’en déplacer les frontières jusqu’à considérer des expériences, des entreprises, des événements comme apparentés à l’art, comme relevant du projet artistique.
Terme en usage pour la numérotation des logiciels, version bêta désigne un prototype qui a su pousser l’expérimentation jusqu’à se produire sur le devant de la scène, mais qui annonce son imperfection, peut-être provisoire, peut-être sans remède, qui commence sa diffusion mais auprès d’utilisateurs avertis de leurs risques. Aboutissement dans le champ de la recherche, il lui reste peut-être une métamorphose à faire pour aboutir vraiment, pour trouver sa pleine destination et son emploi effectif. Pour autant, la version bêta intéresse et elle se plaît aux démonstrations, pour elle-même et pour connaître d’autres mutations encore. Quant à l’art, ne serait-il pas une façon de s’en tenir à la version bêta ?
C’est une réponse peut-être trop simple, mais elle a sa rationalité : pour montrer l’expérimentation à l’œuvre dans les arts des nouveaux médias, pour repérer les foyers et les inspirateurs de ces recherches et de ces créations, Version Bêta se tourne vers les lieux, les laboratoires, les collectifs où s’exerce explicitement une recherche orientée par l’art. Sans l’ambition de dresser ni un état, ni un bilan, elle pense trouver son originalité et sa pertinence en faisant appel à des observateurs attentifs et impliqués, à des correspondants, un peu partout dans le monde.
On peut s’attendre à ce que des thèmes émergent : ils sont le fruit des conjonctions actuelles : temps réel et processus, espace et temps, génératif et interactif, actuel et virtuel, localisation et mobilité. Mais le thème de Version Bêta s’identifiera d’abord à ce Bêta. Il s’inscrit dans les conjonctions classiques de la poésie et de la technique, de la recherche et de la création, de l’amateur et du professionnel, de l’individuel et du collectif. Il désigne encore la position d’un producteur acteur et spectateur de l’époque du temps réel et des réseaux.
La manifestation est construite en cinq plates-formes :
L’exposition (installations, dispositifs, démonstrations)
Les projections (programmation de vidéos et supports numériques)
Les performances (actions, v-jing, musique)
Les workshops (productions sur propositions, compétitions)
Les conférences (tables-rondes, exposés, confrontations)
Correspondance
Mail de André Iten à JLB, le 31 mars 2008 :
Cher Jean-Louis,
Encore merci pour ton texte qui résumait bien nos diverses discussions et donnait une approche conceptuelle et introductive largement suffisante à nos intuitions et réflexions actuelles. Je te rappelle qu’il me faudrait encore les emails du comité de programmation afin que je puisse les convoquer pour la prochaine séance. Et pour autant que tu les aies ?
Je te remercie encore beaucoup de tes précieuses réflexions et me réjouis encore que nous puissions à nouveau collaborer à ce projet. C’est un grand plaisir intellectuel et amical.
A bientôt
André
Mail de JLB à André Iten, le 31 mars 2008 :
Cher André,
Merci pour tes remerciements.
— Maintenant on va travailler ensemble à cette Version bêta.
À bientôt,
Jean-Louis
Message du 23 juillet 2008 :
Mort d’André Iten (Article dans ce blog)
Envoi du comité de programmation, 12 septembre 2008 :
Après la disparition soudaine et si douloureuse pour tous d’André Iten, Version bêta, conçue à son initiative et avec lui, est un hommage à son inventivité et à sa générosité.
Samuel Bianchini, Potential Flag, installation interactive, 2008, dans Version bêta
Documentation disponible : http://www.dispotheque.org/indexfr.htm