Jean-Louis Boissier

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Vendredi 20 janvier 2017, 15h. Galerie Ygrec, Les Grands Voisins, Avenue Denfert-Rochereau, Paris 14e. Pour l’exposition Haunted by Algorythms, mise en place de Papyrus rudiments, quatre papyrus sur leur console, deux ampoules blanches, un clipboard suspendu comportant 12 calques imprimés des signes trouvés dans ces plantes avec l’application #ubiquité.

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Parution le 3 octobre 2016 : L’Écran comme mobile, Mamco-Genève, 240 pages, 16 photographies.
Distribution : Presses du réel, 22 euros http://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=5028

Faisant suite à La Relation comme forme. L’interactivité en art, déjà publié par le Mamco, ce second volume des écrits de Jean-Louis Boissier s’attache à l’analyse technique et esthétique des devenirs de l’écran. Ce dernier, omniprésent dans notre environnement, devenu mobile et mobilisable, conduit à d’autres formes de relations. Ces implications artistiques de la mobilité effective, Jean-Louis Boissier en retrace l’histoire et l’actualité et en interroge implicitement le futur, en s’appuyant sur sa propre pratique expérimentale. Cela sur le mode d’un récit personnel dans lequel des figures essentielles comme celles de Jean-Luc Godard et de Chris Marker côtoient celle de Masaki Fujihata, artiste inventeur de médiums.

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Pékin pour mémoire
1985-2015
Installation, vidéodisque interactif (version avec ordinateur et vidéo-projecteur)

Ars Electronica, Linz, septembre 2015, http://www.aec.at/postcity/campus-paris/
Vidéodisque exposé pour la première fois à la Biennale de Venise : http://jlggb.net/jlb/?page_id=113
Autres présentations : Festival d’Automne, Théâtre de Chaillot, Paris, 1986; Espace Chine, Paris, 1988; Rencontres de la photographie d’Arles, 1988, Musée de l’Élysée, Lausanne, 1989.

Générique de la version 2015 :
Jean-Louis Boissier, conception et réalisation
Jean-Noël Lafargue, programmation
Ye Xin, calligraphie

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Installation version 2015, table avec cinq boutons, ordinateur et vidéoprojecteur. Vues de l’installation à Linz, 3-7 septembre 2015.

Images pour la presse : http://jlggb.net/jlb/?page_id=1434

En septembre 1985, une marche de douze heures relie les temples de Pékin, aux quatre points cardinaux : la Terre, le Soleil, le Ciel, la Lune. Une photo par minute — les appareils inscrivent l’heure dans l’image — pour saisir ce trajet, mais aussi un deuxième appareil à la recherche de vues pittoresques. Le vidéodisque inaugure la gestion programmée des collections d’images. La performance en produit le diagramme logique. Interactivité minimaliste : aux coins d’une table carrée chinoise, quatre boutons pour les points de départ et au centre un bouton pour prendre une photo.

Mode d’emploi
Appuyer sur l’un des quatre boutons d’angles de la table pour projeter la série de photographies d’un trajet.
Appuyer sur le bouton du centre pour afficher la dernière des photographies pittoresques prise au même moment.

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Du 11 au 14 juin 2015, dans l’exposition Des histoires d’art et d’interactivité au Musée des arts et métiers. Dans sa version originale, Mémoire de crayons, 1995-2001, une collection de 1024 crayons, une base de données pour ne pas les classer mais pour retrouver leurs histoires qui sont des fragments de celles de l’auteur. Photo ©jlb

Mémoire de crayons, 1995-2001

Installation interactive avec collection de 1024 crayons
Deux tables de 80 x 240 cm
Fichier numérique FileMaker, interface graphique sur iMac
Conception et réalisation : Jean-Louis Boissier
En confrontant une table vitrine contenant 1024 crayons — soit 32 cases de 32 crayons — et une table portant un ordinateur où se consulte une base de données, il s’agit de susciter une réflexion sur la mémoire attachée aux objets et sur la capacité du langage à rendre compte d’une collection d’objets authentiques et singuliers. Cette installation, produite en 1995 à partir d’une collection entreprise dix ans auparavant, provient des fiches sur ordinateur auxquelles chaque crayon a donné lieu. Sa fiche comporte à la fois sa description et un court récit de son origine et des circonstances de son entrée dans la collection.
Le visiteur, situé entre les deux tables, qui s’attache à l’un quelconque des crayons, peut en décrire les caractéristiques objectives en tapant des mots dans les rubriques de la base de données. Si cette description est juste, la fiche correspondante est trouvée. Elle confirme la désignation et affiche alors l’histoire du crayon. Chaque crayon présente à la fois des signes manifestes de son identité et recèle une histoire dont on ne devine rien. À chaque crayon est pourtant attachée une mémoire dont l’auteur est provisoirement le garant. Chaque crayon apparaît comme présence évidente et à la fois mystérieuse, transparente et à la fois opaque. Plus généralement, Mémoire de crayons montre qu’une base de données concrète, descriptive, permet d’échapper aux classifications normatives et permet, autrement dit, les rangements aléatoires et désordres quelconques.
L’histoire du crayon à mine de synthèse est étroitement liée à celle de la Révolution française. C’est pour faire face au blocus qui prive le pays de la mine de graphite provenant d’Angleterre que la Convention demande au peintre et inventeur Nicolas-Jacques Conté de mettre au point un instrument d’écriture propre à être distribué massivement, ce qu’il conduira rapidement. Au demeurant, Conté est porteur d’une mission consistant à inventer dans tous les domaines techniques et il est impliqué en première ligne dans la fondation du Conservatoire des arts et métiers. Le crayon Conté deviendra rapidement, à travers le monde, une puissante industrie porteuse de valeurs culturelles démocratiques.
Présentations : version 1, Credac/Ivry, 1995 ; version 2, Centre Pompidou, 2001

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Du 11 au 14 juin 2015, dans l’exposition Des histoires d’art et d’interactivité au Musée des arts et métiers. Fabriqué en 1988-1989, avec le logiciel HyperCard sur un Macintosh SE identique à celui-ci, l’Album sans fin, présente douze tableaux en images 4 bits s’animant en boucles. J’eus le sentiment d’une circonstance où une avant-garde technologique apte à changer le monde coïncidait avec des formes rudimentaires, primitives. Aussi, je m’en tenais à un certain minimalisme. Ici, l’œil suit le curseur en forme de main, ou encore tourne comme la bille sous nos doigts. Cette petite découverte allait m’occuper pendant plus de 20 ans. Je me suis plu à dire qu’on avait croisé le livre et l’écran, le feuilletage et le cinéma. Un collègue me dit : « c’est assez beau ». Un autre m’écrit : « étonnant dispositif paléo-numérique ». Photo ©JLB

Album sans fin, 1988-1989
Installation interactive, vidéo v8, logiciel HyperCard
Macintosh et trackball inséré dans un socle
Conception et réalisation : Jean-Louis Boissier
Comment faire exister simultanément, sur un même support et dans une même modalité de consultation, une entité qui relève du livre comme du film ? De nouvelles techniques numériques, accessibles aux auteurs, sont repérées, entre 1985 et 1988, comme instruments de conception d’un type inédit d’ouvrages qualifié par l’agencement de ces deux pôles. Des formes classiques se perpétuent en s’ouvrant à la variabilité et au dialogue. Le logiciel HyperCard est par essence porté à assembler et à lier des informations de tous ordres sur un écran. L’écran du Macintosh est constitué de 512 x 342 pixels, ou bien noirs ou bien blancs. Des images en bitmap un bit sont produites en numérisant des images arrêtées de vidéos, puis assemblées en animations très courtes et en boucles, chronophotographiques, avec seulement trois images et au maximum quatorze.
La boucle sans fin apparaît comme la condition pour qu’un film s’inscrive sur une page de livre, mais aussi pour qu’il soit en condition d’attente d’une intervention du lecteur. Les douze tableaux présentent donc des mouvements cycliques, oscillants, en suspens. Pour constituer une saisie du réel, ils sont en trois strates, mouvements corporels, naturels, mécaniques. Ils sont dans une topologie sphérique, ce qui confirme l’aspect sans fin du volume. Le lecteur feuillette les tableaux en pointant les marges. Le trackball ne comporte pas de clic, de façon à assimiler l’interactivité à la direction du regard, assimilée au geste tactile. Dans cette logique, le tableau de l’œil inaugure une action sur l’image par l’intermédiaire de la sphère du trackball apparaissant comme le double du globe oculaire.
Entre 2011 et 2013, des versions pour écrans mobiles, smartphones et tablettes, ont été réalisées, reprenant exactement les mêmes images et la même distribution interactive. Elles mettent en œuvre les capteurs tactiles et de positions, y compris dans une procédure de réalité augmentée.
Le dispositif d’Album sans fin est repris aujourd’hui pour des albums de microrécits numériques. Elle apparaît comme figure générique d’une vidéo interactive, qui préserve la prise de vues tout en introduisant une jouabilité de l’entre-image.
Version originale pour la Biennale internationale de la photographie de Turin, 1989

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Livre paru en 2015, Andreas Broeckmann et Yuk Hui éditeurs.
Texte de Jean-Louis Boissier sur l’installation interactive avec vidéodisque Le Bus.
30_years
http://meson.press/books/30-years-after-les-immateriaux/

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crassula-ubiquiste-ygrec
Jean-Louis Boissier, Crasula ubiquiste, exposition Média Médiums, galerie Ygrec, Paris.

MÉDIA MÉDIUMS : http://www.mediamediums.net/fr/http://

Crasula ubiquiste
Installation, 32 plantes, 1985-2014
Des fragments de la plante succulente nommée crassula ovata sont prélevés en divers lieux de plusieurs pays, Chine, États-Unis, Angleterre, Japon, France, Suisse, Danemark. Les boutures sont cultivées et donnent lieu parfois à de nouvelles boutures. Diverses occurrences individuées d’une plante existent donc en divers lieux. Leur durée de vie en tant que colonie est indéterminée. On sait aujourd’hui que les plantes communiquent entre elles. Au-delà, qu’en est-il de ces transmissions pour des plantes ubiquistes ? Sur le modèle de la téléportation et de l’intrication d’états que l’on repère à l’échelle quantique, les plantes ubiquistes pourraient-elles partager des informations et des expériences ? Une telle investigation pourrait-elle contredire ou amplifier le rôle d’objets mémoratifs qu’ont déjà ces plantes collectionnées et exposables ? Car, plus simplement, la puissance du souvenir qu’elles nous communiquent tient à leurs vies qui sont ici mais aussi là-bas.

« L’ubiquité de la crassula

 »
Une courte conférence ubiquiste raconte comment s’est faite la collection Crassula ubiquiste exposée, explique en quoi ces plantes ne sont pas des individus, rappelle que les plantes communiquent entre elles, évoque la transmission résultant de l’intrication quantique, suggère une relation libérée de la communication.
Texte et keynote par Jean-Louis Boissier. Avec Tugce Oklay, Miki Okubo, Anne Zeitz, lectures et reédaction.
Vendredi 23 mai 2014, galerie Ygrec, Paris

crassulubiqblurb
Crassula ubiquiste
Livre, 200 pages
Version pdf : Crassula ubiquiste
Version papier à commander chez Blurb : http://www.blurb.com/b/5706690-crassula-ubiquiste

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Abbaye de Saint-Riquier, Centre culturel de rencontre, exposition « leurs lumières » (du 13 octobre au 16 décembre 2012). La Petite Fille aux allumettes, installation interactive de Mayumi Okura, 2007-2012. En craquant une allumette, on provoque la projection et on voit se former les phrases dans la lumière.
Le site « leurs lumières » (http://www.ednm.fr/leurslumieres/), réalisé sous la direction de Liliane Terrier, critique d’art, membre de l’AICA, donne de nombreuses références et une présentation très complète de cette exposition conçue et réalisée par le Centre Culturel de Rencontre de l’Abbaye de Saint-Riquier – Baie de Somme, en coopération avec le Laboratoire Arts des images et art contemporain
 de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et EnsadLab, laboratoire de recherche de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs. Texte de présentation par Jean-Louis Boissier, commissaire : « leurs lumières, illumination et aveuglement » http://www.ednm.fr/leurslumieres/?page_id=1800.

Artistes et œuvres de « leurs lumières » :
1. Jakob Gautel & Jason Karaïndros, Détecteur d’anges
2. Julie Morel, Light my Fire
3. Mayumi Okura, La Petite Fille aux allumettes
4. Marion Tampon-Lajarriette, Caméra 1, Plan 8
5. Donald Abad, S’abstraire
6. Tomek Jarolim, Fermer les yeux
7. Félicie d’Estienne d’Orves, Éclipse II (série Cosmos)
8. Michaël Sellam, Blind Test
9. Marie-Julie Bourgeois, Parallèles
10. EMeRI, Lumières de Rousseau

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iPhone-TGV-1600
iPhone-Tracker-jlb-2011-4
iPhone-Tracker-jlb-2011
Google maps sur iPhone et données mémorisées du déplacement de ce téléphone.

Lors d’un récent voyage en TGV de Paris vers le Sud-Est, ayant placé mon téléphone sur la tablette, je me plaisais à surveiller la bille bleue transparente qui marque notre position sur la carte Google Maps. Par le jeu de la combinaison du repérage GPS et d’autres indications de position liées aux réseau téléphonique et aux antennes Wifi, le repère est assez précis pour circuler sur la ligne qui figure la voie. Voyant simultanément le paysage et le petit écran, j’ai une intuition : le paysage lit la carte, lit ma carte. C’est lui l’élément actif puisque le territoire est constitué désormais de balises émettrices et réceptrices, de satellites, de réseaux. La superposition de la carte et du territoire n’est pas nouvelle. Si la topographie et la toponymie visent une restitution du réel, la cartographie s’est déployée en bornes, en pancartes, en lignes peintes sur les routes. La notion même de paysage ne renvoie-t-elle pas à une hybridation du réel et de ses représentations ? Cependant, la période récente a vu une construction virtuelle s’hybrider à l’espace-temps du réel, lui ajoutant une série de strates interconnectées, dotées de mémoire, douées de capacités de simulation, de comportement et d’innovation, qui interagissent avec une infinité de dispositifs électroniques et mécaniques aussi bien qu’avec les vivants. Nous vivons dans des mondes de cartes-bases de données qui tendent à nous lire et à s’enrichir elles-mêmes de cette lecture.

En avril 2011, des chercheurs américains, Alasdair Allan et Pete Warden, ont mis au point le logiciel iPhone Tracker qui révèlait la mise en mémoire, par les téléphones iPhone et les tablettes iPad, de toutes les informations de localisation de ces appareils. La preuve n’était pas faite du transfert et du stockage centralisés de ces données. L’affaire provoqua un certain bruit mais s’estompa vite. Peu de temps auparavant, en Allemagne, Malte Spitz, un jeune responsable politique écologiste, avait obtenu, par un procès fait à la compagnie Deutsche Telekom, le détail des données qu’elle conservait sur ses déplacements. Dans une période de six mois, du 31 août 2009 au 28 février 2010, il avait été localisé 35 831 fois à partir de son téléphone portable. Une fois cartographiées et mises en scène dans leur chronologie, ces données feront figure d’œuvre d’art. Il y a en effet des précédents qui croisent une approche d’observation positiviste de l’espace urbain et l’ambition de s’inscrire dans la tradition des représentations artistiques et cartographiques. Ainsi, le projet Real Time Rome, conçu au sein du Sensible City Lab du MIT, qui s’attachait à rendre visible, en temps réel, les flux de déplacement de tous les téléphones portables de la ville de Rome, fut exposé à la Biennale de Venise de 2006. Depuis le GPS et les appareils portables géolocalisés, nombre d’artistes ont travaillé un certain rapport de la carte au territoire devenu technologique, une cartographie dite subjective, dans l’optique de récits autobiographiques et d’explorations participatives et poétiques. Je fais allusion par exemple à Masaki Fujihata, à Janett Cardiff, à Esther Polack, à Christian Nold, à Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin.

Jean-Louis Boissier, extrait du texte « les immobiles », à paraître dans Habiter les aéroports – Paradoxes d’une nouvelle urbanité
(ci-dessous)
vde_habiter_les_aeroports
Andrea Urlberger (sous la direction de)
Habiter les aéroports – Paradoxes d’une nouvelle urbanité
MētisPresses, Genève, 2012
17 x 24 cm, 128 pages, 150 images, graphiques, plans, en couleurs
ISBN: 978-2-94-0406-49-4. Prix: 32 € / 42 CHF

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Esthétique de la relation. 1
Pour une étude et une discussion de la notion de relation en art et particulièrement dans les arts des nouveaux médias.

Jean-Louis Boissier, « L’image-relation », 2003 et « La perspective relationnelle », 2008.
Ces deux textes ayant trait à l’esthétique de la relation sont disponibles par téléchargement.

Télécharger deux textes ayant trait à l’esthétique de la relation :

« L’image-relation », 2003
« La perspective relationnelle », 2008

Cliquer > [pdf]

Documents complémentaires de référence :

Watteau, Voulez-vous triompher des Belles ?, circa 1717, Wallace Collection, Londres. (DR)

Dan Graham, Opposing mirrors and video monitors on time delay, 1974 (Vidéo à la Biennale de Venise, 2003 par JLB)


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