A. Le site « bannners » du printemps 2009 : http://www.arpla.fr/banners/
B. Contribution à la documentation sur l’art et la politique en 1968
1. L’affaire Langlois
Le 21 mars 1968, se tenait à Grenoble, au cinéma Le Rex, une « Réunion d’information sur l’affaire Langlois ». De nombreux cinéastes et acteurs étaient à la tribune (Michel Simon, Marie Dubois, François Truffaut, Claude Chabrol, Claude Lelouch, etc.). Cette manifestation avait été organisée notamment par les Amis de la Cinémathèque française de Grenoble (une antenne de la Cinémathèque qui organisait plusieurs projections par semaine), le Ciné-club universitaire de Grenoble (je m’occupais des deux, avec notamment Jonny Ebstein, Alain Bouverot, Michel Warren). L’affiche avait été réalisée par Jean-Louis Boucher et moi, imprimée à l’Association générale des étudiants de Grenoble. Jean-Louis Boissier, 21 mars 2008.
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2. Les affiches en sérigraphie
Dans la deuxième partie du mois de mai 1968, travaillant comme graphiste-imprimeur à la Maison de la culture de Grenoble, je me suis avisé, avec la complicité d’un ami (Bernard D., aujourd’hui psychiatre) de mettre en action le matériel de sérigraphie dont l’établissement venait de s’équiper sur la proposition de Jean-Louis Boucher, scénographe et graphiste (la Maison de la culture de Grenoble avait été inaugurée en janvier 1968 par André Malraux). Nous avons acheté un métrage de « soie » (taffetas de Tergal), des encres et de la gélatine photosensible. Nous avons conçu deux maquettes et nous avons utilisé le report photographique (technique rare à ce moment là parce que réservée aux imprimeries professionnelles, dont par exemple l’Imprimerie Noblet à Grenoble, réputée précisément pour ses affiches en sérigraphie).
L’hebdomadaire L’Express venait de publier la photo remarquée — parce qu’un peu caricaturale — d’un cordon de CRS. On voyait dans la ville, sur les panneaux d’affichage 320 x 240, l’affiche du parti gaulliste en forme de drapeau tricolore avec, en son centre et donc sur fond blanc, la photographie en noir et blanc d’une foule. Notre affiche était destinée à venir en surcharge de cette affiche : les bandes du drapeau étaient horizontales, les policiers occupaient le blanc, le bleu était exagérément clair, le rouge très vif.
L’affiche fut tirée à deux en quelques dizaines d’exemplaires (nous apprenions seuls, par la même occasion, la technique de la sérigraphie) et quelques exemplaires seulement furent collés. Plus tard, en juillet, des Parisiens venus en « Université d’été » sur le Campus de Saint-Martin d’Hères, allaient reprendre notre maquette mais en la dénaturant par des inscriptions ayant trait au 14 juillet (c’est cette affiche qui a été reproduite dans un l’ouvrage de Vasco Gasquet sur les affiches de 68, au moins dans l’édition de 1978).
Jean-Louis Boissier, 27 mai 2008.
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