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Extraits du d.e.a., octobre 1997. |
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Terme sans intérêt. Figure qui dessine les
parcours possibles dans une base de données à partir du
modèle de l'arbre. En commençant par un noyau de base, on
bifurque dans une direction ou une autre, où ensuite on trouve de
nouvelles bifurcations et ainsi de suite. À remplacer par le concept de
diagramme qui décrit à la fois le réseau du
parcours des données et les événements constitués
par ce parcours. Contrairement à l'arborescence, le diagramme n'a pas
besoin d'hiérarchisation pour relier des événements. Le
modèle de l'arborescence est souvent utilisé pour construire des
catalogues, et scandaleusement se trouve pratiquement dans tout dossier
de demande de financement d'un projet multimédia. Un peu en avance sur
leur temps, Gilles Deleuze et Felix Guattari ont fourni un concept en 1980 qui
allaient déjà à l'encontre du concept de l'arborescence et
proposait à sa place un diagramme basé non sur la
hiérarchisation d'éléments mais sur la notion d'un «
rhizome » décentré et multi-directionnel, qui ressemble
étrangement à l'activité locale et transversale d'Internet
: « Les systèmes arborescents sont des systèmes
hiérarchiques... Les modèles correspondants sont tels qu'un
élément n'y reçoit ses informations que d'une unité
supérieure, et une affectation subjective, de liaisons
préétablies. On le voit bien dans les problèmes actuels
d'informatique et de machine électroniques, qui conservent encore la
plus vieille pensée dans la mesure où ils confèrent le
pouvoir à une mémoire ou à un organe central... À
ces systèmes centrés, [on peut opposer] des systèmes
acentrés, réseaux d'automates finis, où la communication
se fait d'un voisin à un voisin quelconque, où les tiges ou
canaux ne préexistent pas, où les individus sont tous
interchangeables, se définissent seulement pas un état
à tel moment, de telle façon que les opérations locales se
coordonnent et que le résultat final global se synchronise
indépendamment d'une instance centrale. « Le graphe n'a aucune
raison d'être un arbre » (Pierre Rosentiehl et Jean Pietot). Nous
appelons carte un tel graphe » [Gilles Deleuze et Felix Guattari,
Mille Plateaux, ed. de Minuit, 1980, p.25-26]. L'arborescence
hiérarchise les éléments, les calculs, et les
données, et ne permet d'événement que là où
il correspond à l'ordre du pouvoir préétabli. Par contre,
le modèle rhizomatique donne la possibilité de concevoir des
interactions des ordinateurs entre eux, avec des interacteurs et à
l'intérieur d'eux-mêmes, de façon local et par rapport
à des représentations de besoin. Le rhizome permet à
l'événement d'exister dans toute son
imprévisibilité et offrir aux diagrammes de fonctionnement
l'idée d'une introduction de la vie. |