Cours
Visions et Frictions
Enseignant•e

Patricia Ribault

Jour / Lieu

Mercredi, 18h-21h
A1-172

Niveau / Semestre

M1, Semestre 1
M1, Semestre 2

EC / UE

EC Cycle de conférences
UE Recherche

Cycle de conférences de Patricia Ribault

Dans un climat où l’imaginaire est essoufflé voire bloqué par les enjeux du temps présent (notamment écologiques et politiques), les « visions » qui seront présentées dans ce cycle de conférences porteront le souffle vital de projets, œuvres ou idées, qui ont à voir avec les passions, les utopies, la curiosité, la connaissance. Qu’elles soient menées avec raison ou déraison, réalisme ou fantaisie, ces visions nous feront traverser les frontières des possibles, tout en faisant l’expérience d’un certain nombre de « frictions ». De l’intuition à la réalisation, nous verrons ce qui se passe quand ça frotte, ça chauffe, se mêle ou s’entrechoque, au point où les résistances créent des étincelles, parfois fertiles. Car quelle que soit sa forme, une idée neuve met en tension, forme et déforme la société. L’accepter, c’est donc accepter de faire l’expérience de cette friction.

Dates des conférences 

- Judith Miné-Hattab : 27 novembre 2024

- Fabrice Bourlez : 4 décembre 2024

- Pierre Philippe-Meden : 18 décembre 2024

- Michel Blazy : 29 janvier 2025

- Gwenola Wagon, Stéphane Degoutin : 19 mars 2025

- Olaf Avenati : 9 avril 2025

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Détail de la séance avec Judith Miné-Hattab, le 27 novembre 2024 à 18h en salle A0-162

Musique et Sciences : histoires d’interactions 

La musique et les sciences ont souvent été liées dans l’histoire de la musique. Jusqu'à la moitié du XXe siècle, la plupart de la musique inspirée par la science était reliée à la physique et aux mathématiques. Avec l'avancée considérable de la biologie, en particulier depuis la découverte de la structure de l'ADN, la biologie a également commencé à servir de source d'inspiration. Certains concepts ou mesures scientifiques ont parfois été convertis directement en musique, dans d’autres cas une découverte scientifique a simplement animé l’imaginaire de compositeurs. Des mathématiques à l’astrophysique, de Bach à Takemitsu, en passant par le lyrisme des « impressionnistes » français, la composition a souvent traduit avec son langage propre la rigueur des nombres, la poésie de la nature et du monde qui nous entoure. 

Aboutissement d'une collaboration fructueuse et enrichissante entre scientifiques et musiciens, le projet Muse-IC donne l’opportunité à des compositeurs de s’immerger dans l’univers scientifique de chercheurs afin de transcrire à travers leur prisme la beauté de la science. Chaque édition du projet a permis d'organiser un concert-conférence comprenant la création des oeuvres musicales et l’intervention des scientifiques qui les ont inspirées. Ces concerts permettent de sensibiliser le public à la musique contemporaine et à l'importance de la science fondamentale dans notre société. La conférence présentera tout d’abord un état de l’art des interactions en Sciences et Musique au cours des siècles. Nous nous intéresserons ensuite plus en détails au projet Muse-IC, et présenterons les différentes interactions chercheurs/musiciens. Des extraits musicaux seront également interprétés au piano par Judith Miné-Hattab lors de la conférence.

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Détail de la séance avec Fabrice Bourlez, le mercredi 4 décembre à 18h en salle A1-172

Touché.es !

À partir de quelques exemples issus du champ des arts plastiques, la conférence essaiera de mettre en évidence la nécessité de passer du paradigme de la vision à celui du toucher, soit privilégier la friction à la vision afin d'ouvrir la pensée aux multiplicités  qui échappent à la représentation d'un regard hégémonique la plupart du temps masculin, occidental, hétérocentré.

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Détail de la séance avec Pierre Philippe-Meden, le mercredi 18 décembre à 18h en salle A1-172

Georges Hébert et l’hébertisme : une vision naturaliste du corps humain

Georges Hébert (1875-1957) irrigue l’histoire de l’éducation physique et des activités physiques sportives et artistiques. Ses techniques du corps saillent dans les textes officiels militaires (1916-2011) et scolaires (1921-1959), s’érigent en éducation anti-olympique à l’ère des totalitarismes européens et terreau pour des pratiques alternatives récentes (Parkour, Freerunning, Paleo-fitness, MovNat, etc.). Tandis que l’œuvre théorique qui s’articule autour d’elle est toujours inconsidérée au risque de malentendus et d’incompréhensions, notamment pour des interprétations idéologiques, des croyances, religieuses et politiques. Néanmoins, elle pose une vision naturaliste du corps humain, radicale et utopiste, caricaturale aussi, qui est un paradigme fort des capacités de l’humain en situation de crise écologique et multifactorielle. Si elle parait foncièrement datée, bien que des communautés contemporaines y cherchent des réponses fonctionnelles aux grandes angoisses actuelles, elle inquiète notre présent et contribue ainsi à faire sens. 

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Détail de la séance avec Michel Blazy, le 29 janvier 2025 à 18h aux Beaux-Arts de Paris (amphi du Mûrier)

Poétique de la cohabitation

Avec Michel Blazy, nous verrons ce qui se trame dans la rencontre improbable entre un ordinateur et des graines germées, un paillasson et des patates douces, une crème à la vanille et des bouts de bois grignotés par des souris — bref, entre de la matière animée et des objets plus ou moins inanimés. Il y aura du vivant qui pousse ou qui repousse, des plantes, du moisi, de la bave et autres traces laissées par des espèces de passage, et l'on observera, tous sens en alerte, ce que cela provoque en nous et hors de nous lorsque l’artiste, à la fois botaniste et alchimiste, transmute les choses et les espaces en des oeuvres hybrides et éphémères. Quel devenir pour ces formes de cohabitation vouées à se transformer et à disparaître, si ce n’est dans notre mémoire, aussi fertile que les petites graines qui auront germé dans notre imagination ?

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Détail de la séance avec Gwenola Wagon, Stéphane Degoutin, le 19 mars à 18h en salle A1-172

Le Monde qui vous veut du bien

De La maison qui vous veut du bien à L’image qui vous veut bien, Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon conduisent des enquêtes dans l’espace de l’hyperinformation, racontent des fables post-cybernétiques, bricolent des modes de vie alternatifs, sous la forme de films, de livres et d’installations. » Clémence Seurat. « Dans La maison qui vous veut du bien  (…) on découvre un système fort états-unien : la sonnette connectée. Équipée d’une caméra, elle permet de savoir qui sonne et ainsi de dissuader les éventuels importuns par un système d’alerte. Tout est alors sous contrôle (ou presque…). Les deux artistes empruntent aux stocks d’images en ligne, aux publicités, au flux du web une puissance rhétorique et esthétique qui confine à une espèce de poésie du "cloud". C’est d’ailleurs nimbés de nuages violets que des policiers témoignent de leur intérêt pour ce système de surveillance glouton en données privées. Sous ses airs faussement ingénus, ce film réussit à dézipper notre sens critique et accroître nos défenses immunitaires numériques. », Benoît Hické pour Tënk

https://d-w.fr/fr

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Détail de la séance avec Olaf Avenati, le mercredi 9 avril à 18h en salle A1-172

Habiter l’instant du regard

Que se passe-t-il quand je regarde une image ? Que permet-elle ? Que provoque-t-elle ? Rend-elle justice au sujet qu’elle représente ? On ne parlera pas ici de toutes les images, mais plus modestement, de celles qui se donnent pour objectif de rendre compte d’une réalité, de la décrire, de la rendre perceptible. Il sera question – au fil de quelques exemples choisis – de médiation et de remédiation, de numérique et d’analogique, de catégories et de quantités, de formes et de formativité, de texte et de sous-texte, de signifiant et de signifié, de normativité et de créativité, … autant de duos en friction qui s’observent entre la réalité et les récits instantanés en image par lesquels nous nous relions au monde, dans le dixième de seconde du voir.

 


Université Paris 8 — Vincennes Saint-Denis