- Cours annuel -

Ce séminaire s’intéressera aux modalités suivant lesquelles les affects ont fait effraction dans la critique d’art pendant la seconde moitié du vingtième siècle. A partir des années 1960 et sous l’impulsion des mouvements féministes, queer, et de lutte contre l’épidémie du Sida, les humeurs, les fluides, les sentiments sont venus perforer les textes et les récits. En étudiant les textes de nombreux·ses critiques d’art (Carla Lonzi, Jill Johnston, Douglas Crimp, Nathalie Magnan, Elisabeth Lebovici, Ann Cvetkovic, Fabienne Radi, Johanna Renard, Pauline L. Boulba…), nous sous intéresserons aux transformations que cette présence des affects occasionne dans l’écriture sur l’art. A travers des formes narratives qui mêlent l’intime, le politique, la fiction, c’est en définitive un glissement entre les positions artistique, critique et activiste dont il sera question. Les étudiant·es seront amené·es à expérimenter elleux-mêmes ce glissement : quelles formes peut-on donner au dialogue avec un·e artiste ? comment performer l’écriture sur l’art ? les œuvres peuvent-elle être travaillées et interprétées comme des partitions ?