Palais de Tokyo, 25 novembre 2021 — 13 mars 2022, exposition Sarah Maldoror, cinéma tricontinental
Palais de Tokyo, 25 novembre 2021 — 13 mars 2022, exposition Sarah Maldoror, cinéma tricontinental, conçue par François Piron et Cyrile Fauq.
Des sérigraphies réalisées dans l’atelier de sérigraphie du département d’arts plastiques de l’Université Paris 8-Vincennes, créé dès 1971 par Jean-Louis Boissier, et un diaporama en 140 slides titré Soutien culturel à la grève des résidents des foyers Sonacotra 2019-2021, réalisé par Liliane Terrier et Jean-Louis Boissier pour l’exposition du 50e anniversaire de l’Université de Vincennes à Saint-Denis en 2019, montrent la grève des résidents des foyers Sonacotra, de 1975 à 1979 (>http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=576), et comment un soutien artistique fut conduit, appuyé sur des ateliers de l’Université Paris8-Vincennes. Collection et réalisation : Jean-Louis Boissier et Liliane Terrier. Ces affiches et ce diaporama sont déployées sur un des panneaux constitutifs de l’exposition Sarah Maldoror, cinéma tricontinental, Palais de Tokyo, 25 novembre 2021 — 13 mars 2022, au titre de document, verso du du panneau sur lequel était projeté l’extrait de son film Un dessert pour Constance. Le texte titré du nom du film, accompagnant les affiches et la projection vidéo sur petit écran du diaporama l’explicite :«Sarah Maldoror choisit l’arme de l’humour pour réaliser cette fiction produite par la télévision française, qui ne fut diffusée qu’une fois, à 20h30, le 12 février 1981. Adaptée par l’écrivain Maurice Pons d’une nouvelle de Daniel Boulanger, elle raconte l’histoire de deux employés africainsde la voirie parisienne qui deviennent des experts – théoriques – de la cuisine française, et s’inscrivent à un jeu télévisé dans le but d’aider un de leurs camarades à rentrer au pays. À travers les tribulations de ces deux personnages débonnaires, Sarah Maldoror fait un portrait satirique du racisme français, sur fond de traces coloniales dans l’architecture parisienne. Elle filme aussi longuement les conditions de vie et de travail de ces travailleurs invisibles, a fortiori à la télévision, et notamment leur foyer, choisissant délibérément d’en faire un lieu plutôt attrayant, à vrai dire éloigné des conditions réelles de vie dans les foyers de travailleurs, et notamment dans les foyers Sonacotra. Cet intérêt de Sarah Maldoror à rendre visible ces formes de vie s’inscrit effectivement au terme de presque une décennie de lutte des locataires des foyers Sonacotra (Société nationale de construction de logements pour travailleurs), une entité créée en 1956 par le Ministère de l’intérieur français pour loger la main-d’œuvre étrangère sollicitée par les grands travaux en France, mais aussi pour contrôler la diffusion des idées indépendantistes parmi les travailleurs algériens, population la plus nombreuse parmi les travailleurs immigrés. Les foyers Sonacotra sont notamment dirigés par des militaires en retraite, n’autorisent ni les visites ni les réunions. Un mouvement de grève des loyers et d’occupation des locaux va naître au début des années 1970, et s’amplifier au fil des expulsions de certains responsables associatifs. Les documents présentés sur ce panneau évoquent la collaboration continue entre les grévistes et l’atelier de sérigraphie de l’Université de Paris 8-Vincennes et la part qu’y prirent les enseignants Jean-Louis Boissier et Liliane Terrier qui ont conservé ces affiches et réalisé ce diaporama.»