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De la recherche à la diffusion, quels relais institutionnels pour la création numérique ? |
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Séminaire du 9 mars 2001 |
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Avec Pierre OUDART, Conseiller technique auprès de Catherine TASCA, Ministre de la Culture et Christophe LEROUGE, Conseiller technique auprès de Jack LANG, Ministre de l'éducation Nationale.
Modérateur : Jean-Baptiste BARRIÈRE, compositeur, ancien Directeur de la Pédagogie et de la Création à l'IRCAM.
Compte-rendu : Alexandra VOL.
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Contexte du débat
Intervention de Pierre OUDART
1. La numérisation du patrimoine et sa mise en ligne
2. L'accès public au multimédia et à l'Internet
3. Nouvelles orientations
4. En projet
Intervention de Christophe LEROUGE
1. L'équipement
2. Le soutien aux contenus pédagogiques
3. L'évolution des méthodes d'apprentissage et de l'accès aux ressources
4. La formation professionnelle
Discussion
Références
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Contexte du débat
Au cours des derniers mois, lart numérique a tenu le
devant de la scène : des manifestations et festivals
internationaux et d'intérêt national (ISEA 2000 à
Paris, Interférences à Belfort, Monaco Danse Forum
à la fin de l'année 2000, Exit à la Maison
des Arts de Créteil et les Journées Grame à
Lyon en mars 2001), des colloques ("L'art à l'ère
post-biologique", Numer), soutenus par des ministères,
de grandes institutions publiques ou de petites structures, montrent
combien la dynamique de création est vive..., sans oublier
l'élan de la "déferlante techno".
Mais quelles ressources, quelles structures, voir quels relais permettront
à lavenir dalimenter cet élan et de lancrer
de façon certaine ?
Quelles formules imaginer pour l'accompagnement des démarches
de recherche, formation, création, monstration et diffusion
?
Les représentants des Cabinets des ministres de la Culture
et de lÉducation Nationale ont accepté de venir
donner leur analyse du contexte actuel et des ressources existantes
pour la recherche, la formation, la création et la diffusion
des arts numériques. Le débat aura lieu avec eux autour
des nécessaires conditions du développement de ces
ressources; la clé de voûte dun dispositif de
soutien efficace et innovant à la création numérique
pourrait consister à favoriser d'une part larticulation
entre la recherche, la formation et la création, et d'autre
part la concertation et linterdisciplinarité entre
les deux pôles " Culture " et " Éducation
Nationale ". La coopération entre partenaires politiques,
culturels et industriels pour les projets de création et
de diffusion (à l'exemple des départements "Recherche
et développement" de certaines sociétés)
sera également envisagée.
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Intervention de Pierre OUDART
Il faut tout d'abord noter que le ministère de la Culture www.culture.fr n'a pas de service administratif unique en matière de nouvelles technologies (une Direction "centrale" de la technologie ou une Délégation au multimédia) mais des compétences exercées au sein de ses différents services.
1. La numérisation du patrimoine et sa mise en ligne
La politique du ministère de la Culture dans le secteur des
technologies de l'information se déploie dans plusieurs directions.
Dès les années soixante-dix, le ministère a
développé des bases de données; le numérique
et l'Internet ont orienté cette politique vers la numérisation
puis la mise en ligne des données, celles de l'Inventaire,
des Archives des collections de musées, etc. dans le cadre
de plans de numérisation. C'est un des volets importants
de l'action de ce ministère. La Mission Recherche et Technologie
assure un rôle transversal essentiel de diffusion et de mise
en forme des données patrimoniales issues de la numérisation.
2. L'accès public au multimédia et à l'Internet
En 1997,
Catherine Trautmann a lancé une politique de création
d'Espaces Culture Multimédia (135 ECM existent actuellement)
qui facilitent l'accès public à Internet au sein de
lieux culturels ou socioculturels, axe repris par Catherine Tasca,
et encourageant notamment les ECM dédiés à
la création artistique et numérique.
3. Nouvelles orientations
Le DICREAM
La nécessité
de créer un "guichet unique" pour les artistes
issus de différentes discipespaceurs a abouti à la
récente création du DICREAM (DIspositif pour la CRÉation
Artistique et Multimédia) ; après observation des
dossiers par les experts de toutes les Directions du ministère
de la Culture, ce réseau de compétences attribue des
aides à la maquette et à la réalisation : la
première liste des artistes bénéficiaires a
été publiée à l'occasion de la fête
de l'Internet, le 3 mars dernier. Un budget est également
prévu pour le soutien aux manifestations artistiques d'intérêt
national. Co-financé par l'ensemble des Directions concernées,
le DICREAM est géré par le Centre National de la Cinématographie
(CNC).
www.cnc.fr/index_dyn.htm?b_actual/r5/ssrub1/dicream.htm
Le RIAM
Le RIAM est le Réseau pour l'Innovation dans l'Audiovisuel
et le Multimédia, co-financé par les ministères
de l'Industrie, de la Recherche et de la Culture : à noter,
son Bureau exécutif est constitué pour moitié
de cadres administratifs et pour moitié de professionnels,
"l'administration partageant ainsi son pouvoir de sélection
avec les professsionnels concernés". Il est également
géré par le CNC.
www.cnc.fr/riam
La connexion des écoles d'art
Le ministère a entrepris la connexion des Écoles d'art
au réseau et entre elles via Renater 2. Il faudra étudier
comment '"accrocher" ce réseau des Écoles
d'art au DICREAM, en coordination avec les DRAC et éventuellement
les DICREAM "locaux". Les régions Rhône-Alpes,
PACA, Midi-Pyrénées et Bretagne font à ce jour
office de régions-pilotes. Une étude récente
commandée à l'IDATE évalue la progression des
connexions.
Les lieux culturels multimédias
Une étude sur les structures soutenant le développement
des arts technologiques en France (bientôt disponible en ligne
sur le site du ministère de la Culture) a été
récemment remise à la DDAT et à la DAP (Délégation
aux Arts Plastiques) par Jean-Michel Lucas, Serge Pouts-Lajus et
Annick Bureau : un de ses objectifs était notamment d'analyser
les modes actuels d'interaction entre le ministère et les
lieux culturels multimédias (comme le Métafort et
le CICV). Une consultation en ligne devrait être rapidement
organisée auprès des lieux et des acteurs observés
sur la proposition émanant de cette étude, à
savoir la pertinence d'un PRogramme d'EXpérimentation ARTistique
(PREXART).
4. En projet
2002 La Villette
Un événement pourrait se dérouler à
La Villette et décespaceurr la culture et le numérique,
en intégrant les arts de la scène et l'industrie culturelle
numérique et en s'efforçant de rattacher le patrimoine
numérisé à la dynamique de création.
Ce projet cherche aussi à occuper d'une manière nouvelle
la place laissée vacante par la fin d'Imagina.
Une étude a été commandée pour réfléchir
aux modes d'articulation de cette manifestation avec les projets
et programmes de la Cité des Sciences et de l'Industrie,
de l'Établissement Public de la Villette, du Conservatoire
et de la Cité de la Musique. Comme pour les autres projets
de manifestations culturelles autour du numérique, il convient
également d'imaginer sa modularité (sous forme de
coproductions ?) avec les manifestations se déroulant en
province (les festivals d'Annecy, de Sète ou de St Brieuc,
le Pôle Images/BD d'Angoulême, Interférences
de Belfort) ainsi que sa complémentarité avec l'Exposition
Internationale de 2004 en Seine-Saint-Denis et avec "Lille
2004".
2004,
l'Exposition Internationale en Seine-Saint-Denis
Lille 2004, capitale culturelle européenne
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Intervention de Christophe LEROUGE
Le ministère de l'Éducation Nationale intervient essentiellement
pour l'aide à la création et à la diffusion
des produits multimédias éducatifs dans le système
éducatif. Les actions engagées privilégient
les équipements et infrastructures, la formation professionnelle
et les dispositifs pédagogiques.
L'équipement
La priorité est évidemment donnée à
l'équipement des établissements d'enseignement primaire,
secondaire et universitaire. L'équipement informatique et
la connexion de ces établissements s'améliore, mais
les résultats restent inégaux, car les collectivités
locales (municipalités, Conseils régionaux, Conseils
Généraux) constituent un relais incontournable en
matière de budget et d'infrastructure.
Le soutien aux contenus pédagogiques
Le CNDP (Centre National de Documentation Pédagogique, dirigé
par Claude Mollard) a entre autre la charge du repérage des
contenus à vocation pédagogique et l'attribution du
label PRIP (Produit Reconnu d'Intérêt Pédagogique).
Quelques 370 cédéroms et sites internet bénéficient
actuellement du label PRIP, essentiellement dans le domaine des
langues vivantes, de la citoyenneté et des arts plastiques.
Le site educasource
regroupe les contenus en ligne. Il devient cependant urgent de penser
à des dispositifs permettant de dégager ces contenus,
ainsi que certaines oeuvres et produits audiovisuels, des droits
d'utilisation dans un cadre de diffusion pédagogique. Une
réflexion est également engagée sur le soutien
en amont à l'édition des produits pédagogiques
multimédias.
L'évolution des méthodes d'apprentissage et de l'accès aux ressources
Sont disponibles en ligne des contenus spécifiques sur Audio
Sup (l'université sonore), Canal U(la Web TV des universités),
Les Amphis de la Cinquième. La refonte du Centre du Film
Scientifique a été entreprise, aboutissant à
la création du CERIMES (CEntre de Ressources et d'Information
Multimédia pour l'Enseignement Supérieur).
La formation professionnelle
sLe dispositif de soutien à la formation professionnelle dans l'enseignement supérieur se manifeste par la création de licences professionnelles et de DESS pour la production de contenus multimédias pédagogiques, par la mise en place de formations communes engageant des coopérations entre départements universitaires techniques et artistiques, et par le Plan de développement d'Écoles de l'Internet permettant de labelliser toutes les formations (ingénierie, commerce, juridique, contenus). Une "Villa de l'Éducation" (sur le modèle de la Villa Médicis) pourrait également voir le jour, dédiée aux pratiques pédagogiques et aux technologies de l'information et de la communication.
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Discussion
J-B. Barrière :
Quelles sont les modalités de contact entre les ministères de la culture et de l'Éducation Nationale ?
Ch. Lerouge et P. Oudart :
+ Le Fond d'Aide à l'Édition Multimédia, co-financé par le ministère de la Culture et le ministère de l'Éducation Nationale,
+ Les collaborations entre Écoles nationales des beaux-arts, Écoles d'art municipales et Universités (qui se développent d'ailleurs beaucoup en région),
+ Le projet de "Boucle de Contenus à Haut Débit", dont l'opérateur serait Rénater et dont les prémisses datent des ministères de Claude Allègre et Catherine Trautmann ; cette Boucle relierait de nombreux établissements sous tutelle des deux ministères, entre autres: Le Louvre, la Bibliothèque Nationale de France, l'IRCAM, la Bibliothèque Publique d'Information Georges Pompidou, le Centre National d'Art Contemporain, l'Union des Arts Décoratifs et les bases de données patrimoniales du ministère de la Culture,
+ Le soutien aux projets de réalisation de contenus pédagogiques en ligne ou sur cédérom qui exploitent les donnés patrimoniales numérisées.
+ La création au sein du ministère de l'Éducation Nationale de la Mission de l'Éducation Artistique et de l'Action Culturelle www.mission-culture.org
dirigée par Claude Mollard ; cette Mission a donné
lieu à un plan conjoint Éducation Nationale/Culture
qui prévoit l'intervention d'artistes, y compris ceux qui
utilisent les nouvelles technologies, dans les écoles.
J-B. Barrière :
Que pensez-vous de l'idée de création d'un "Centre
National du Multimédia" ? [La problématique soulevée
est celle de l'existence d'une instance ministérielle qui
soit un interlocuteur unique pour les acteurs des arts numériques
(à l'image du CNC pour le cinéma) et de la pertinence
d'un service délégué aux arts numériques
(le DICREAM) sous tutelle du CNC. ]
P. Oudart :
Le CNC est un établissement public administratif qui joue
bien son rôle de tête de réseau, de pivot administratif,
et auquel il ne semble pas nécessaire d'adjoindre une autre
instance "centralisante" spécifique au multimédia
ou au numérique, qui sont par nature pluridisciplinaires.
L'orientation politique privilégie plutôt la création
d'un réseau de lieux, d'associations, d'institutions, d'établissements
publics qui rassemblerait un ensemble d'interlocuteurs bien identifiés
et constituerait un relais pour la connaissance du domaine et de
ses acteurs et le soutien aux différentes actions et projets.
D'ailleurs, les projets s'agrègent souvent autour de 3 pôles
: le pôle Théâtre pour les arts du spectacles,
celui des centres d'art pour les arts plastiques, multimédias
ou numériques, et l'IRCAM pour la musique nouvelle.
J-B. Barrière :
Comment envisager alors cette mise en réseau ?
P. Oudart :
Il manque certes un outil d'évaluation des besoins techniques
et des ressources humaines, mais les ECM, les "lieux intermédiaires",
les centres d'art et les associations (le Métafort, le CICV,
Mainsd'oeuvres, Vortex, etc.) peuvent être des têtes
de réseaux pour le repérage de ces besoins, pour le
soutien à la création et à la monstration des
arts numériques.
Stéphane Cagnot (DRAC Ile-de-France) :
Pourrait-on penser à une Agence Nationale de l'Équipement,
sorte de réseau des réseaux, qui mettrait à
disposition des Lieux, Écoles et Centres les compétences
techniques et humaines nécessaires au développement
de leurs projets ?
P. Oudart :
Le ministère de la Culture souhaite étudier la faisabilité
d'un tel projet de façon globale et équitable; il
devrait prendre en charge les questions techniques relatives aussi
bien à la numérisation du patrimoine, aux besoins
de la création qu'à la billetterie en ligne. Il existe
différentes formes juridiques qui doivent être étudiées
: GIE, GIP, association, établissement public, service au
sein d'un établissement existant ? L'objectif devrait être
d'accompagner la maîtrise d'oeuvre sur des projets de création
artistique et numérique et la "migration" des lieux
culturels vers les numérique.
Pascal Santoni (directeur du Métafort d'Aubervilliers) :
Comment rapprocher les ministères et les institutions des
porteurs de projets, artistes et chercheurs universitaires? Pascal
Santoni insiste sur l'écart entre les actions ponctuelles
que peuvent mener ou coorganiser les grandes institutions, les ECM
et les Lieux lntermédiaires et le rôle politique d'orientation,
de soutien et d'intermédiation réelle qui ne semble
pouvoir être développé que par une instance-pilote
ayant les moyens d'assurer une politique de vaste dimension pour
les arts numériques, notamment face à des besoins
technologiques et humains très importants.
P. Oudart :
L'étude sur les Lieux Intermédiaires (menée
par Fabrice Lextrait, directeur de la Friche de la Belle de Mai
à Marseille) pourrait apporter quelques esquisses de réponses,
notamment sur le rôle de ces lieux en terme d'accès
public aux arts numériques et de pôles de création.
Il faudrait faire également une évaluation des expériences
menées en Europe, par exemple sur le ZKM de Karlsruhe et
son fonctionnement comme "tête de réseau",
qui trouve autant de partisans que d'adversaires. Mais la volonté
politique actuelle en France reste bien axée sur le modèle
des réseaux de collaboration et des partenariats. Il ne s'agit
pas de créer d'autres espaces ou instances mais d'abord de
renforcer les ECM puis de s'appuyer sur eux comme pôles de
ressources et de compétences en faveur de l'accès
public au multimédia et de la création artistique,
dans laquelle s'inscrivent les arts numériques. Le réseau
des bibliothèques sera également mis à profit
pour développer l'accès public à Internet.
Isabelle Arvers (gizmoland.com) :
Qu'en est-il d'un dispositif pouvant favoriser le mécénat et le partenariat avec le privé?
P. Oudart :
Il n'y a pas de dispositions politiques ou fiscales nouvelles à
trouver pour faciliter ou inciter au mécénat et au
partenariat avec le privé pour la création numérique.
Les dispositions générales existent et les actions
de la Fondation de France et du Studio de création de France
Télécom constituent de bons exemples à suivre.
Dans certains cas, des établissements publics devraient pouvoir
jouer un rôle d'"assembleurs" dans le cadre de modules
associatifs, de manifestations en co-production. C'est une piste
qui va notamment être creusée pour le projet "Villette
2002".
Jean-Pierre Balpe (professeur, Université Paris 8) :
Le développement des ECM et des Lieux Intermédiaires ne peut remplacer la mise en oeuvre d'un dispositif permettant l'accès à des technologies plus lourdes. Peut-on imaginer une synergie entre le projet de "Plate-Forme Art, Sciences et Technologies" du ministère de l'Éducation Nationale et le ministère de la Culture et ou la DAP pour la création artistique?
P. Oudart :
Le ministère de la Culture de la Communication, avec son
Secrétariat d'État au Patrimoine et à la Décentralisation,
porte une priorité qui se manifeste par la mise en place
des dispositifs et projets évoqués auparavant, mais
on peut certes penser à infléchir cet axe vers le
soutien à la diffusion (et plus seulement à la création)
et à la recherche conjointe arts, sciences et technologies.
Le rapport "Arts, Sciences et Technologies" de Jean-Claude
Risset, s'il date de quelques années, proposait des pistes
en ce sens.
Jean-Pierre Balpe évoque
dans cette perspective le projet de la Maison des Sciences de l'Homme
à Saint-Denis, piloté par Pierre Moeglin, dont l'un
des axes de recherche est justement "Industries culturelles
et Art".
Étienne Amato (étudiant, Université Paris 8) rebondit sur l'intérêt de la mise en place de plates-formes technologiques collaboratives, à l'image du projet "Netzspannung". [Dirigé par le Centre National de Recherche sur les Technologies de l'Information de Sankt Augustin (Bonn), www.netzspannung.org
est une plate-forme interdisciplinaire " créant un tissu
de relations productif entre artistes, informaticiens et théoriciens
des médias [...] donnant accès aux logiciels les plus
sophistiqués grâce à une série d'interfaces
intuitives et conviviales [...] ouvrant un espace de conseils avec
des experts pour la création et des juristes ". Le Monde,
9 mars 2001 ]
Professeur, Paris 8 :
Y-a-t'-il des avancées en matière juridique (et des
interlocuteurs privilégiés au sein des ministères)
pour faciliter l'utilisation d'images et d'extraits d'oeuvres, que
ce soit pour la création multimédia ou pour la réalisation
d'un produit à destination pédagogique?
P. Oudart :
La réflexion est en cours sur les modes d'exploitation des
données numériques culturelles publiques. Certains
droits pour l'utilisation des images des oeuvres d'art sont gérés
par la RMN (Réunion des Musées Nationaux) ou par d'autres
instances mais l'utilisation d'autres types de données (par
exemple les données de l'Inventaire pour concevoir un système
géo-référencé pour le réseau
autoroutier, ou des contenus audiovisuels pour réaliser un
produit pédagogique) doivent être négociées
au cas par cas. La directive européenne "Droits d'auteur
et droits voisins" établit une liste des exceptions
parmi lesquelles figure l'utilisation d'extraits dans le cadre de
l'enseignement, la formation et la diffusion pédagogique;
mais cette exception n'entrant pas la tradition de droit français,
il est plus rapide pour les auteurs de produits multimédias
à destination pédagogique d'ouvrir des négociations
par l'intermédiaire des sociétés civiles de
perception et de répartition des droits.
Il y a de toute façon nécessité de redimensionner au sein des ministères les services chargés des droits d'auteur qui, avec le numérique, intéressent désormais un champ très large : un Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique est en cours de création, co-présidé par le Conseil d'État et la Cour de Cassation, auprès de la ministre de la Culture. Le CNDP pourrait également jouer un rôle d'intermédiaire et de conseil juridique auprès des auteurs de multimédias pédagogiques.
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Références
LUCAS Jean-Michel, POUTS-LAJUS Serge, BUREAU Annick, Les structures soutenant le développement des arts technologiques en France, Étude menée pour la DAP, ministère de la Culture, 2000
RISSET Jean-Claude, Arts, Sciences et Technologies, Rapport pour le ministère de la Culture et le ministère de l'Éducation Nationale et de la Recherche, 1999
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