| Artifices 3 | 5 novembre-4 décembre 1994 | Mise en mémoire, accès à la mémoire |

| Installations |

 

ArtificesArt ? l'orninateur
| Luc Courchesne, Portrait No.1, 1990 :

      oeuvre
      Luc Courchesne, Portrait n° 1, 1990, installation interactive multimédia.
      Programme sous Hypercard, vidéodisque, ordinateur Macintosh SE30, trackball, lecteur de vidéodisque, moniteur vidéo, plaque de verre. Paule Ducharme (textes et interprétation); Jason Lévy (direction photo).
      Production avec l'aide du Conseil des arts du Canada.

      Sur une plaque de verre placée face au visiteur se reflètent les séquences vidéo diffusées sur un moniteur situé juste au-dessus. Par transparence on peut lire des phrases qui s'inscrivent sur un petit écran d'ordinateur et que l'on peut choisir à l'aide du trackball. Marie, une Montréalaise dans la trentaine jouée par Paule Ducharme, semble absorbée. En pointant à l'écran « Puis-je vous poser une question ? », elle se tourne vers vous : « Auriez-vous l'heure ? » ou « Est-ce bien moi que vous regardez ? » et engage une conversation qui se développera au fil de votre curiosité et de ses humeurs. Un manque de tact écourtera la rencontre qui autrement pourra donner lieu, entre autres choses, à un échange intime sur l'amour dans le contexte d'une rencontre virtuelle.

      L'installation vidéo interactive Portrait n° 1 explore le portrait à l'âge des nouvelles techniques audiovisuelles et de la réalité virtuelle. Après le portrait peint et le portrait photographique, ce « portrait hypermédia » s'intéresse à la personne en cherchant cette fois à capter des fragments de gestes, des expressions. Avec Portrait n° 1, j'ai d'abord voulu engager le visiteur de l'oeuvre au-delà d'une fascination spontanée pour la technique. La personnification de l'« objet » semblait l'approche la plus prometteuse. À la suite de cette expérience, du portrait fictif d'un personnage virtuel unique, je suis passé avec Portrait de famille au portrait documentaire d'un groupe d'individus et à la « fabrication » d'une société virtuelle. Dans les deux cas j'ai choisi de travailler avec des sujets vivants plutôt qu'en images de synthèse, parce qu'il m'a semblé plus intéressant de « photographier » la complexité d'un visage en mouvement que de tenter de la recréer de toutes pièces. Cette tentative de mise en mémoire du vivant a beaucoup en commun avec la tradition du portrait.

      Né en 1952 à Saint-Léonard d'Aston, Québec. Diplômé du Novia Scotia College of Art and Design, Halifax, il est professeur depuis 1986 à l'École de design industriel, Université de Montréal. Il a participé à la réalisation de Elastic Movies, expérience de vidéo interactive, Media Lab, Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, États-Unis, 1984.

      Ses principales installations vidéo-interactives sont : Encyclopédie claire-obscure, 1985-1987, ensemble de séquences vidéo sur le rôle de la lumière dans la perception; Portrait de famille, « société virtuelle » de huit Marseillais, IMEREC, Centre de la Vieille Charité, Marseille, 1993, puis musée d'Art moderne de New York, 1994.