| Artifices 1 | 4 - 31 octobre | Art à l'ordinateur : invention, simulation |
Des milliers de signes, ectypes, monogrammes, tracés à l'encre de chine sur papier. Quelques dizaines de formes élémentaires extraites pour leur forme emblématique. Un logiciel conçu pour assembler ces formes et les combiner dans une structure pseudo-aléatoire simulant l'irruption du geste pictural. Le résultat final : une image originale naît et meurt toutes les dix secondes sur l'écran blanc, et cela à l'infini. Kant, dans la troisième critique, tente une remontée vers « l'enfance de la pensée adonnée au monde». Cette pensée, c'est l'imagination, la pure capacité de présentation. C'est elle qui présente au sujet des formes qui commanderont le jugement de goût. Ces formes ne sont pas celles de l'objet, mais des formes libres, «arbitraires» dit-il, «composées de traits isolés et que ne détermine aucune règle supposéeÉ des dessins flottants, pour ainsi dire, au milieu d'expériences diverses...», Kant les nomma monogrammes. Lacalmontie produit ces monogrammes depuis des années parallèlement et en superposition à sa peinture. Un jour, ce soupçon : et s'il fallait en supposer malgré tout une règle déterminante, des régularités, des patterns ? C'est dans ce désir d'expérimentation que s'est produit la rencontre avec Longuet, qui aura été heureuse. Plutôt que de générer ce genre de règle depuis la somme des monogrammes, Longuet lui proposa de faire l'anamnèse de sa ligne, la lente et méthodique remontée vers les conditions vides de son apparition. Cela a donné 80 formes é lémentaires dessinées à la main et programmées à l'aide d'une combinatoire. Tous les exemplaires futurs de cette série infinie de monogrammes, toutes les coupes ready-made, naîtront de cette matrice. Georges Collins. Jean-François Lacalmontie |