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Claude CLOSKY | MON VOYAGE à TRAVERS LA 49E BIENNALE INTERNATIONALE DE VENISE |
paru dans mudam.lu, juillet 2001.
Lexposition sest offerte à moi le 10 juin 2001. Jai réalisé quun nouveau défi, quune nouvelle énergie vitale émanait de cette biennale toujours en perpétuelle expansion et transformation. Lexposition internationale dart de 2001 prend la forme dun PLATEA DELL'UMANITA, Plateau of Humankind, Plateau der Menschheit, Plateau de l'humanité. Elle ma proposé un panorama doù jai vu et été vu: je nétais pas seulement le spectateur mais aussi lacteur dune scène globale qui ma autorisé des rencontres avec les artistes et leur uvre. Avec APERTO 80, la BIENNALE souvrait pour la première fois à la génération montante et à leur nouveaux langages artistiques; puis vint APERTutto, abolissant toute distinction entre artistes établis et jeunes artistes, sans quaucun style ne prévalût sur un autre. Lorsque jai visité la BIENNALE, mon voyage à travers les arts orchestré par Harald SZEEMANN, le Directeur de la section Arts Visuels de la BIENNALE de Venise ma aidé à me hisser à un niveau supérieur: jai atteint le PLATEAU DE L'HUMANITE, doù jai pu découvrir des horizons nouveaux, par delà mes propres limites. Jai compris que le PLATEAU DE L'HUMANITE nest pas seulement un thème, mais plutôt une déclaration de responsabilité face à lhistoire et à lactualité. Je suis entré dans une autre dimension. Jai réalisé que les artistes observent le monde et linterpellent, fouillant et disséquant notre humanité aux multiples facettes. Le PLATEAU DE L'HUMANITE ma permis de comprendre et de mapproprier les émotions et les récits dépeints par de jeunes artistes; les problèmes sociaux, la question de lenvironnement, le stress de la vie au quotidien, les nouvelles technologies, Internet, le travail et le sport, les joies et les peines... Sur une grande et unique plate-forme (Plateau), où jai pu scruté lhumanité, de jeunes artistes venant du monde entier mont offert leurs visions du jour présent, tandis quà leur côté étaient également là ceux qui ont conduit la révolution artistique du vingtième siècle. Tout cela métait donné en une seule exposition, dans un même temps et un même lieu.
Ce nest pas une coïncidence si mes pas dans cette exposition internationale mont ramené en arrière vers les utopies sociales de Joseph BEUYS et sa sculpture La fin du vingtième siècle (1968), pour mouvrir le chemin dune seule et grande exposition se développant du Pavillon italien dans le jardin du Castello, à lespace de lArsenal, la Corderie et la Gaggiandre un itinéraire unique qui ma mené de découverte en découverte.
Jai pris conscience que cet important PLATEAU DE L'HUMANITE ne se limitait pas aux uvres présentées dans lexposition internationale, mais embrassait encore les participations nationales dans les pavillons des GIARDINI ainsi que celles organisées dans divers espaces de la ville.
Pour conclure, jaimerai ajouter que le PLATEAU DE L'HUMANITE gomme les frontières géographiques et déborde les limites son thème; il est ouvert aux contributions de tous les autres arts, cinéma, poésie, musique, théâtre et danse. Certains CINEASTES ont relevé le défi et saisi lopportunité qui leur était offerte abandonnant leur environnement usuel (la salle de cinéma) et son public habituel pour mettre à lépreuve leur art dans lespace dexposition lui-même. De la même manière, des poètes ont proposé leurs travaux aux côtés de ceux dartistes plasticiens. Le théâtre, la danse et la musique ont aussi dédié une partie de leurs programmes à ce grand événement. Cest pourquoi je sais que la BIENNALE DE VENISE continuera son projet à long terme pour promouvoir les rencontres entre les arts, dans chacune des différentes sections de son organisation, avec la même exigence de création et dengagement.