Posted: October 29th, 2010 | Author: admin | Filed under: Art, Lire | Comments Off
Ce sont les utilisateurs qui innovent
Selon von Hippel, il y a 2 à 3 fois plus d’innovation de la part des consommateurs qu’il n’y en a dans l’industrie. Cette affirmation contredit la façon dont nous pensons traditionnellement l’innovation que les fabricants sont sensés dominer et pourrait remettre en question le système de la propriété intellectuelle, qui tend à protéger les fabricants plutôt que les utilisateurs.
Lire la suite sur internetActu.net.

Ce que disait Michel De Certeau :
À une production rationalisée, expansionniste autant que centralisée, bruyante et spectaculaire, correspond une autre production, qualifiée de « consommation » : celle-ci est rusée, elle est dispersée, mais elle s’insinue partout, silencieuse et quasi invisible, puisqu’elle ne se signale pas avec des produits propres mais en manières d’employer les produits imposés par un ordre économique dominant
M. DE CERTEAU, L’invention du quotidien, 1. arts de faire, op. cit. Introduction générale, p. XXXVII.
Producteurs méconnus, poètes de leurs affaires, inventeurs de sentiers dans les jungles de la rationalité fonctionnaliste, les consommateurs (…) tracent des « trajectoires indéterminées », apparemment insensées parce qu’elles ne sont pas cohérentes avec l’espace bâti, écrit et préfabriqué où elles se déplacent. Ce sont des phrases imprévisibles dans un lieu ordonné par les techniques organisatrices de systèmes. Bien qu’elles aient pour matériel les vocabulaires des langues reçues (celui de la télé, du journal, du supermarché ou des dispositions urbanistiques), bien qu’elles restent encadrées par des syntaxes prescrites (modes temporels des horaires, organisations paradigmatiques des lieux, etc.), ces « traverses » demeurent hétérogènes aux systèmes où elles s’infiltrent et où elles dessinent les ruses d’intérêts et de désirs différents. Elles circulent, vont et viennent, débordent et dérivent dans un relief imposé, mouvances écumeuses d’une mer s’insinuant parmi les rochers et les dédales d’un ordre établi
M DE CERTEAU, L’invention du quotidien, 1. arts de faire, Gallimard, Folio, 1990, p.57.
Posted: May 14th, 2010 | Author: admin | Filed under: Actualités, Lire | Comments Off

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Posted: May 7th, 2010 | Author: admin | Filed under: Art, Lire | Comments Off

“Pour rester près de vous, malgré moi, malgré ma vie, j’ai vécu toutes mes nuits dans les songes, et, le jour, je me suis à peine réveillé pour subir une vie où je n’étais plus.”
Suspendu aux ondes courtes du monde il épie, il écoute, chouette de l’espérance, témoin horrifié de l’aliénation du monde. La musique des sphères coule en lui, les houles sonores de la parole des hommes, il les capte comme un chasseur de papillons. Jusqu’à l’extrême fin de sa vie il recueille ses Bulletins d’écoute.
Lire la suite sur espritsnomades.com
Le site d’Armand Robin.
Le programme en quelques siècles
On supprimera la Foi
Au nom de la Lumière,
Puis on supprimera la lumière.
On supprimera l’Âme
Au nom de la Raison,
Puis on supprimera la raison.
On supprimera la Charité
Au nom de la Justice
Puis on supprimera la justice.
On supprimera l’Amour
Au nom de la Fraternité,
Puis on supprimera la fraternité.
On supprimera l’Esprit de Vérité
Au nom de l’Esprit critique,
Puis on supprimera l’esprit critique.
On supprimera le Sens du Mot
Au nom du sens des mots,
Puis on supprimera le sens des mots
On supprimera le Sublime
Au nom de l’Art,
Puis on supprimera l’art.
On supprimera les Écrits
Au nom des Commentaires,
Puis on supprimera les commentaires.
On supprimera le Saint
Au nom du Génie,
Puis on supprimera le génie.
On supprimera le Prophète
Au nom du poète,
Puis on supprimera le poète.
On supprimera l’Esprit,
Au nom de la Matière,
Puis on supprimera la matière.
AU NOM DE RIEN ON SUPPRIMERA L’HOMME ;
ON SUPPRIMERA LE NOM DE L’HOMME ;
IL N’Y AURA PLUS DE NOM ;
NOUS Y SOMMES.
Je me suis retiré
Je me suis retiré du néant
A peine.
Je suis presque sans rien sur le rivage.
La confiance, la foi, le courage
Je fis pour eux un effort d’insecte fervent
Des algues me couvraient,
Avec des coquillages je jouais.
Même quand je joue
Avec les branches qui me couvrent,
Je suis avec vous tous
Je suis votre peur de la mort.
Posted: December 18th, 2009 | Author: admin | Filed under: Art, Lire | Comments Off

Mais c’est justement la situation de la culture aujourd’hui. Tous ces gens qui sont actifs dans le milieu culturel, dans les médias, travaillent comme des fous. et quand on travaille autant, ça n’a rien à voir avec la culture. Dans les masses-médias aussi, on peut produire de l’art – mais cet art exhale une odeur de sueur. Ce que nous voulons, c’est le contraire, c’est la culture sans odeur de transpiration.
Quand on se retourne sur le passé, on constate qu’il n’y a peut-être eu que deux ou trois époques sans odeur de transpiration. Pensons à l’Athènes des 5ème et 4ème siècles avant J.C. : Diogène pouvait s’installer dans un tonneau, c’était déjà un geste philosophique. Ou bien il pouvait se rendre en plein jour avec une lanterne sur la place du marché. Cela suffisait, il n’était pas nécessaire qu’il écrive quoi que ce soit. La deuxième variante connue dans l’histoire de ce types d’art de la performance, c’est saint François d’Assise qui l’a réussie. Et pour finir sont arrivés Duchamp et l’art de la performance des années soixante. En Europe, nous avons donc eu plus ou moins trois endroits, à des périodes différentes, où l’on a pu produire un geste culturel sans sentir la sueur, c’est à dire sans travail. On s’asseyait dans un tonneau, on se déshabillait ou bien on exposait une urinoir – et c’était fait. Si nous oublions à présent la question embarrassante de savoir si c’est de l’art, de la philosophie ou n’importe quoi d’autre, si nous nous demandons si nous pouvons être libres, dans ce sens tout simple, alors la réponse est très dégrisante : de temps en temps, c’est à dire trois ou quatre fois en quatre mille ans, oui. Le reste du temps, non.
Et l’affaire est ainsi réglée, d’une manière totalement indépendante de ce que l’on dit, de ce que l’on écrit, de ce que l’on montre sur une scène et de ce que l’on peint – on fait toutes ces choses-là dans la sueur de son vis-à-vis, et ça suffit à faire de nous de pauvres types. Surtout à une époque où l’art et l’écriture sont informatisés, il n’y a plus d’échappatoire au travail. En tant qu’artistes des médias, les artistes sont de nouveau fiers de leur capacité techniques, c’est un fait caractéristiques, les écrivains parlent avec joie des nouveaux traitements de texte. Bref, aucune chance.
Boris Groys, Politique de l’immortalité, quatre entretiens avec Patrick Knoefel, Maren Sell Editeurs, Paris 2005, p.97, 98.
Posted: December 18th, 2009 | Author: admin | Filed under: Lire | Comments Off

Pour produire une perle parfaite, l’huître a besoin d’un petit éclat de matière, d’un grain de sable ou de tout autre corps étranger. Sans ce dur noyau, l’évolution de la perle serait laissée au hasard. Pour que le sentiment de la forme et de la couleur, qui est celui de l’artiste, cristallise en une oeuvre parfaite, il lui faut aussi ce dur noyau : une tâche précise où s’appliquer.
[...]
Le grand public, dans son ensemble, s’est arrêté à cette idée qu’un artiste est un homme qui fait de l’art un peu comme un cordonnier fait des chaussures. Cela implique obscurément qu’il devrait produire le genre de peinture ou de sculpture que jusqu’à présent on a communément désigné par le mot “art”. Cette demande n’est pas incompréhensible, mais il faut bien dire que c’est la seule à laquelle l’artiste ne puisse répondre. Ce qui a été fait dans le passé ne présente plus de problème vivant. Y revenir ne peut susciter chez l’artiste aucune ardeur créatrice. D’ailleurs, critiques et intellectuels commettent parfois une confusion analogue. Eux aussi demandent à l’artiste de “créer de l’art” ; eux aussi tendent à envisager tableaux et statues comme les éléments d’un futur musée. La seule chose qu’ils exigent de l’artiste, c’est de créer du “nouveau” et, à les entendre, chaque oeuvre nouvelle devrait apporter un style nouveau. Dépourvus d’un plan de travail bien défini, les artistes contemporains, même les plus doués, adoptent souvent ce point de vue. Leurs solutions au problème de l’originalité sont parfois d’un éclat, d’un esprit remarquables. Mais, en fin de compte, cette “originalité” sans cesse poursuivie est-elle une raison d’être suffisante ?
Voilà, je crois bien, ce qui souvent, pousse l’artiste moderne vers les théories, originales ou anciennes, sur l’essence de l’art. Sans doute n’y a-t-il pas plus de vérité à dire que l’art est “expression” ou “construction” qu’à dire qu’il consiste dans l’”imitation de la nature”. Mais toute théorie, même la plus obscure, peut contenir ce fameux grain de vérité qui peut devenir le coeur d’une perle.
Et nous voici revenus à notre point de départ. À vrai dire, l’”art” n’est pas quelque chose qui existe en soi. Il n’y a que des artistes, des hommes et des femmes qui ont reçu ce don merveilleux d’équilibrer des formes et des couleurs jusqu’à ce qu’elles sonnent “juste” et – ceux-ci sont plus rares – qui possèdent cette intégrité de caractère qui ne peut se satisfaire de demi-soutions, qui renoncera toujours aux effets superficiels, aux succès faciles pour leur préférer le labeur harassant d’un travail sincère. Des artistes il en naîtra toujours. Mais que l’art continue d’exister, cela dépend aussi, dans une mesure qui n’est pas négligeable, du public, de nous-mêmes. Notre indifférence ou notre intérêt, nos préjugés ou notre compréhension pèsent sur l’issue de l’aventure. C’est à nous de veiller à ce que le fil de la tradition ne se rompe point et à ce que les possibilités restent ouvertes aux artistes d’ajouter encore à cette précieuse rangée de perles que le passé nous a laissé en héritage.
E. H. Gombrich, Histoire de l’art, Phaidon (édition de poche), 1950 – 2006, p. 458, 461-462.
Posted: December 11th, 2009 | Author: admin | Filed under: Lire | Comments Off

“Ce qui s’est passé, ce qui se passe dans le droit d’auteur, est seulement un symptôme. En d’autres lieux – biotechnologies, bioéthique, informatique… – les mêmes processus sont à l’eouvre : la mise en place de marchés, inspirés et soutenus par la technologie. Simplement, dans le droit d’auteur, ce processus s’exprime par le triomphe du copyright ; ailleurs, il s’exprimera, par exemple, dans la globalisation.
Nous vivons donc, à coup sûr, une mutation qui se traduit, ici même, par une “démocratisation de la culture”, qui nous donne, comme disait Nietzsche, la triste illusion qu’à chaque instant quelque chose se passe alors que RIEN ne se passe.
“D’une culture adaptée au temps présent, on passe à cet extrême, la culture adaptée à l’instant présent, c’est à dire une façon grossière de s’emparer de l’utilité momentanée. Si l’on croit que la culture a une utilité, on confondra rapidement ce qui est utile avec la culture. La culture généralisée se transformera en haine de la vraie culture.” (in “La volonté de puissance” III, § 248, Gallimard). Et encore : “Danger effroyable : que la politique d’affaires américaine et la civilisation inconsistante des intellectuels viennent à s’unir”… (ibid. § 251).
Peut-être sommes nous entrés, sous les fanfares du libéralisme déchaîné, dans l’ère du nihilisme.”
- Bernard Edelman in “La propriété littéraire et artistique”, Que sais-je? PUF.
Posted: December 4th, 2009 | Author: admin | Filed under: Actualités, Lire, Utile | Comments Off

Avons-nous raison de croire que l’Internet n’est qu’un instrument de communication ? Révélant les présupposés d’une telle conviction, théoriquement naïve et pratiquement suspecte, ce livre montre tout le bénéfice que nous tirerions d’appréhender les réseaux comme un monde et leur réalité comme la nôtre. L’Internet a surgi dans notre horizon comme un phénomène total. Complexe et fondamentalement indisponible, il ne constitue pas un espace virtuel de pérégrinations sémantiques mais une extension de plus en plus massive et opaque de notre vie, de ses exigences et désormais de son sens. Ce n’est pas de l’Internet qu’il est question avec l’Internet. C’est de nous, de ce que nous pensons être, et du monde que nous avons la prétention de construire.
Posted: December 4th, 2009 | Author: admin | Filed under: Art, Lire | Comments Off

Dans le système laborieux commun, chacun n’a qu’un seul objectif : trouver une planche de salut dans le travail, la production du travail, sous peine de mourir de faim. Un tel système socialiste du travail a en projet, dans son action bien sûr inconsciente, de mettre au travail toute l’humanité, pour accroître la production, pour garantir la sécurité, pour renforcer l’humanité et par sa capacité de production affirmer son “être”. Certes, ce système, qui ne se soucie pas de l’individu, mais de toute l’humanité, est incontestablement juste. Mais le système capitaliste aussi. Il offre le même droit au travail, la même liberté du travail, d’accumulation de l’argent dans les banques pour se garantir la “paresse” dans l’avenir, et présuppose donc que la monnaie est ce signe qui séduira parce qu’il apportera la félicité de la paresse à laquelle, en réalité, chacun songe. En vérité, telle est la raison d’être de la monnaie. L’argent n’est rien d’autre qu’un petit morceau de paresse. Plus on en aura et plus on connaîtra la félicité de la paresse. Les gens d’idées, qui se préoccupent du peuple, n’ont bien sûr pas vu, consciemment, ce principe et ce sens. Ils ont toujours été solidaires pour penser que la Paresse est la “mère de tous les vices”. Mais, dans leur inconscient, il y avait autre chose : l’ambition de niveler tous les hommes dans le travail, autrement dit, de niveler tout le monde dans la paresse. On obtient de la sorte ce que le système capitaliste ne permet pas d’atteindre. Le capitalisme et le socialisme ont la même préoccupation : parvenir à la seule vérité de l’état humain, la paresse. C’est cette vérité-là qui se cache au plus profond de l’inconscient mais, qui sait pourquoi, on ne le reconnaît toujours pas, et nulle part il n’existe le moindre système de travail qui ait comme slogan : “La vérité de ton effort est le chemin vers la paresse”.
Kazimir Malevitch, La paresse comme vérité effective de l’homme, Allia, 2004, p. 14-16.
Posted: November 27th, 2009 | Author: admin | Filed under: Lire | Comments Off

… boue c’est fini c’est fait ça s’éteint la scène reste vide quelques bêtes puis s’éteint plus de bleu je reste là là-bas à droite dans la boue la main s’ouvre et se referme ça aide qu’elle s’en aille je me rends compte que je souris encore ce n’est plus la peine depuis longtemps ce n’est plus la peine la langue ressort va dans la boue je reste comme ça plus soif la langue rentre la bouche se referme elle doit faire une ligne droite à présent c’est fait j’ai fait l’image.
Samuel Beckett, dernières lignes de “L’image”, éditions de minuit
Sur l’exposition au Centre Georges Pompidou.
Posted: November 27th, 2009 | Author: admin | Filed under: Lire | Comments Off

« Il est de l’essence du raisonnement de nous enfermer dans le cercle du donné. Mais l’action brise le cercle. Si vous n’aviez jamais vu un homme nager, vous me diriez peut-être que nager est chose impossible, attendu que, pour apprendre à nager, il faudrait commencer par se tenir sur l’eau, et par conséquent savoir nager déjà. Le raisonnement me clouera toujours, en effet, à la terre ferme. Mais si, tout bonnement, je me jette à l’eau sans avoir peur, je me soutiendrai d’abord sur l’eau tant bien que mal et en me débattant contre elle, et peu à peu je m’adapterai à ce nouveau milieu, j’apprendrai à nager (…) Il faut brusquer les choses, et, par un acte de volonté, pousser l’intelligence hors de chez elle ».
Henri Bergson, l’évolution créatrice, PUF, Quadrige, 2006, p.193-195.
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