Présentation du projet :
Selon W.Benjamin, dans Le Narrateur, il constate que le conte est puisé dans une expérience personnelle et particulière. Il remarque que c’est le récit qui permet au conteur de reproduire son conte. D’après lui, le récit offre la possibilité de transmettre un conte, et de partager des expériences.
Une série d’images des escaliers constitue un passage entre différents récits, qui nous conduit de l’univers d’un personnage à celui d’un autre.
Le rêve, qui possède une caractéristique intime et étrangère, nous fascine toujours. Il fonctionne généralement en utilisant un langage singulier, dans le sens d’une perception sans objet. Par ailleurs, nous trouvons dans nos rêves un élément qui nous permet de nous souvenir de lui au réveil, et de le transmettre à autrui. Je voudrais dès lors conduire ma recherche sur le rêve de chacun. Il s’agirait de saisir le moment où les gens essaient de raconter les rêves qu’ils ont faits, le moment où ils décrivent, reproduisent et traduisent ce qu’ils ont vécu dans un rêve, selon le souvenir qu’il leur en reste.
Ces récits de souvenir sont susceptibles de déclencher, chez ceux qui en sont les spectateurs, des souvenirs de leurs propres rêves : le récit de rêve est certes la communication à autrui d’une expérience intime et unique, mais il porte également en lui une valeur générique qui doit permettre à chacun d’accéder à son tour au souvenir d’une expérience onirique singulière.
Il s’agit, en adoptant une démarche documentaire, d’interroger la nature de la fiction.
Référence :
- M.C.Escher, Relativity 1953 Lithograph
- Walter Benjamin, Le conteur, Rastelli raconte.. : et autres récits, Paris : Seuil, 1987