Les crémations sont très fréquentées, y compris par les touristes, graves, elles ne sont pourtant pas tristes puisque qu’on pense qu’elles permettent aux défunts de continuer cycle de réincarnations. Cette purification coûteuse, donc souvent collective est indispensable pour permettre le passage vers une autre vie.
Lorsqu’une crémation est prévue, des membres du quartier commencent à préparer le sarcophage dans lequel sera placé le corps.
Une tête de bois sculptée appelée bhoma orne le sarcophage qui prend, lui, une forme animale (taureau, lion, poisson, etc.), variable selon le sexe et la caste du défunt.
Le travail en équipe (karya), non rémunéré, rituel ou quotidien est l’une des bases de la société balinaise : il est impensable de travailler pour soi-même ou pour sa famille seule ; toutes les tâches sont effectuées collectivement par les femmes (préparation d’une cérémonie, confection des offrandes…) et les hommes, construction d’un bâtiment, ou sarcophage…
La société balinaise repose sur la notion de collectivité. Le banjar rassemble donc les hommes d’une communauté villageoise, prend en charge la vie commune (mariages, crémation …). Ne pas appartenir à un banjar, c’est être « mort » socialement.
Au son du gamelan, après l’aspersion d’eau lustrale (tirta), le corps ou l’effigie, dans certains cas est placé sur une haute (la hauteur varie selon la caste) tour de bambou (bade), dans le sarcophage. Celui-ci repose sur une plate-forme ornée. Après la crémation, les cendres sont recueillies par la famille et dispersées dans un cours d’eau afin de favoriser la réincarnation.
Après avoir été couvert de fleurs et de riz, aspergé de parfum, entouré d’un linceul blanc, le corps est placé dans un sarcophage. Au son du gamelan et des prières, des hommes du quartier portent alors le sarcophage et lui font faire plusieurs parcours à travers le village afin que l’âme du mort, égarée, ne puisse plus retrouver le chemin vers son ancienne vie.