Mon travail s’articule autour du concept de « péché » et de morale par rapport aux comportements relatifs à l’homosexualité.
J’ai voulu mettre en lumière des comportements différents, des choix « hors norme » par rapport à l’idée de normalité établie dans la société contemporaine.
Au-delà de la question de la normalité, je me demande si on peut parler de comportements normaux. Ma démarche est le résultat d’un processus de réflexion sur ma propre vie, sur mes propres expériences et sur ma propre sexualité.
Cette vidéo est le résultat d’une recherche qui part de mes propres origines, de ma famille, de mon enfance et des conditionnements culturels imprimés dans ma psychologie. Italien, j’ai baigné dès ma naissance dans la théologie chrétienne. Alors, l’un des sujets de ma réflexion est la relation entre la sexualité et la religion, la compatibilité entre liberté et dogme, entre être croyant et homosexuel.
Dans la vidéo il y a une partie au début qui représente « l’origine » du péché, le péché originel commis par Adam et Eve, qui permet d’introduire le concept de péché comme conséquence d’un héritage naturel de l’homme. Le texte parlé dans la vidéo mentionne que « l’homme a donc pour héritage, à la source de sa culpabilité, ce péché originel qui est péché de vanité, pour avoir voulu goûter à l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal ». J’ai voulu montrer ce que représente cette inclination au Mal, dérivée du péché originel.
Cette vidéo est aussi un travail sur la culpabilité. Il s’agit d’une culpabilité ressentie mais justifiée, et continuellement surpassée.
Une voix en parle : « C’est donc la Connaissance qui marque l’origine du péché. Et de la culpabilité. Selon Saint Augustin, si Dieu n’a pas enseigné le Mal à l’homme, il lui a laissé la possibilité, le choix et la responsabilité de le connaître. Dieu n’a pas le choix de faire le Bien ou le Mal. Dieu fait le Bien. Pourtant, aux origines de l’Humanité, Dieu a accordé à l’Homme la Liberté de connaître le Mal, et la Liberté de le faire ».
On voit dans cette vidéo des images imprimées dans ma mémoire qui deviennent des métaphores de rituels religieux. On y voit des personnes de mon entourage qui expriment ce qu’ils pensent et vivent par rapport à ce sujet : leurs expériences de couple, de rencontres et de différence.
Il y a un travail sur la culpabilité par rapport aux autres mais aussi juste par rapport à soi-même : les choses qu’on se cache, les non-dits, les peurs mais aussi la fierté d’être sois même jusqu’au bout.
A l’origine, j’ai eu envie d’ouvrir mes pensées et mon intimité aux autres : mes histoires, mes amours, ma vie. Je montre dans la vidéo cette idée de collection des corps, une certaine nature de relations, des rencontres. Le « rituel de la rencontre », m’intéresse dans le sens où on se plonge dans l’intimité d’une autre personne, où on rentre dans son univers, à chaque fois différents mais pas tant que ça, et où on y laisse, même si c’est juste pour une nuit, une partie de soi-même.