GILLIAN WEARING, THE REGULATOR VISION, 1995-1996, vidéoprojection et moniteur vidéo: GV soulève les problèmes de la frontière entre documentaire et fiction. la pièce donne à voir des figurants agissant comme des cow-boys filmés par la caméra de surveillance de la Hayward Gallery à Londres: "Les espaces blancs intiment souvent un certain respect, et j'aime le complet irrespect de cela". Les problèmes d'identité culturelle et de transgression sont au coeur de la parodie d'un western "live" qui s'appuie sur la culture populaire et la mythologie cinématographique, pour explorer les idées de moralité et d'héroïsme et le pouvoir de la fiction au coeur de toute pratique artistique. DOUG AITKEN,THESE RESTLESS MINDS, installation vidéo, 1998, courtesy 303 gallery, New York: DA utilise les codes de séduction et d'exaltation du videoclip pour réaliser une oeuvre volontiers esthétique. Même s'il aborde des problèmes comme les destructions écologiques et l'irrésistible tourbillon dans lequel nous entraîne la vie contemporaine. The restless minds témoigne d'un genre différent de géographie et de spectacle: le paysage américain contemporain se superpose à la parole syncopée d'un commissaire priseur, la frénésie sonore évoque la surcharge d'information de notre société. Aitken cherche à amener le spectateur vers quelque chose d'un peu plus intangible, au sens de la découverte et de l'interrogation. MATHIEU BRIAND, SYS*05, ReE*03/SE*/MOE*2-8, collection caisse des dépots, coproduction centre pompidou: MB remet en question notre langage visuel en le situant hors des pratiques artistiques traditionnels. Souvent son travail requiert une collaboration entre artistes, scientifiques, ingénieurs et philosophes, dans le but de changer notre conception de l'auteur et de l'expérience de l'art, et utilise la technologie afin d'explorer les changements psychologiques, physiques et sociologiques propres à notre culture. Pour ADS, MB réalise un dispositif qui brouille les frontières entre les perceptions physiques et virtuelles. À l'aide de lunettes vidéo, le spectateur échange sa propre perception avec celle des autres, ainsi les expériences changent et de manière aléatoire. Leurs connections à travers le dispositif crée un méta-espace à l'intérieur de l'exposition, un espace mental dans l'espace architectural. L'artiste cherche une schizophrénie contrôlée.
DOUGLAS GORDON, SOMETHING BETWEEN MY MOUTH AND YOUR EAR, 1994, installation sonore, collection privée: Dans de nombreuses installations et dispositifs, jouant de nos différents sens, DG explore les réactions sensibles et physiques du spectateur comme sa participation active. Ainsi produit-il une oeuvre aux formes variées bien qu'unifiées par le thème de la mémoire et plus spécifiquement de la mémoire collective. Dans l'obscurité bleu nuit, dénué d'éclairage artificiel, (deux ronds au plafond) sont diffusées des chansons populaires qui ont précédé de quelques mois et suivi la naissance de l'artiste. Transgressant les relations conscientes du son et de l'image, DG s'intéresse au contexte culturel en tant que facteur de conditionnement de notre perception du monde. Références: Eisenstein MLB-Plongée dans le sein maternel, collection Art et esthétique. Dès les années trente, Eisenstein a tenté de retrouver cet archétype universel p.50: "seules les oeuvres d'art les plus parfaites supposent la position inversée. Cela signifie qu'à un stade déterminé de l'inspiration - le métier consistant à fixer avec la plus grande plénitude les visions de l'inspiration dans des images visuelles - l'image visuelle obtient dans le cadre de la composition une stabilité multilatérale (circulaire). Elle acquiert une harmonie 'intérieure' littérale par la création de 'son" monde personnel, nouveau, autonome, tout comme les planètes, tout comme la terre qui a son centre d'attraction circulaire pour toutes ses parties constituantes. Comme toute oeuvre de Douglas Gordon, l'esthétique de la familiarité produit de l'inquiétude et de l'effroi métaphysique. (à suivre) MARTIN KIPPENBERGER, DISCOBOMBS, 1989, huit boules disco et perruques: À l'opposé de Beuys, c'est une esthétique flirtant avec le mauvais goût, les boules sont échouées au sol.... DAN GRAHAM, THREE LINKED CUBES, INTERIOR DESIGN FOR SPACE, SHOWING VIDEOS, 1986, plaque de verre, miroirs, armatures de bois, collection Whitney museum: DG entame une réflexion sur les principes esthétiques et modernistes se concentrant sur les mécanismes de la perception au travers d'expériences dans différents contextes, les espaces des musées et de réception dans différentes formes de création artistique. Il s'intéresse aux idéologies qui sous-tendent des phénomènes sociaux comme le rock. Three... est une réflexion sur la sculpture, l'architecture, l'art optique par le mélange des surfaces réflexives et transparentes permettant au visiteur de voir simultanément les vidéos, leur relation, et celles des autres face au mêmes vidéos. les limites entre privé et public, individuel et collectif, intérieur et extérieur sont questionnées. On lui apposera ou opposera à la fois le bar d'Art &language de Documenta 10, ou celui de Rirkrit T et Dougals Gordon de Manifesta 2, aussi bien que le Gillian Wearing de l'exposition (à suivre)
DAMIEN HIRST, PARTY TIME, 1996, techniques mixtes, Denver Art Museum: DH transforme un simple cendrier de table en un exemplaire unique surdimensionné, un "territoire" de la cigarette, évoquant la dépendance mais aussi l'envers du spectacle, de la fête, l'après à l'odeur de tabac froid. Il souligne, après le nouveau réalisme et le pop art, l'impact des résidus et des déchets d'une société où consommmation et communication interfèrent sans nostalgie. "Every time I finish a cigarette I think about death". "Sometimes I feel like I've been stubbed out, like a cigarette, and I'm alive in the world today. 50 other people must feel like that too." "Everything I do is celebration-at the very least it's a celebration."
RENO, NO MORE REALITY, WELCOME TO TWIN PEAKS: reproduction d'un élément de décor figurant au générique de TP, placé à l'entrée de l'exposition, le panneau brouille les frontières entre fiction et réalité, le spectacle de la réalité faisant irruption dans la réalité du spectacle et l'exposition devient un film sans caméra, une narration ouverte à l'interprétation. JACQUES PIERSON, APPLAUSE, 1997, caisson lumineux: "Je considère ce travail comme documentant le désastre inhérent à la recherche du glamour (le glamour étant ce qui n'est pas réel). On voit l'oeuvre en fond du Maurizio Cattelan.
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